Covid-19 : des chercheurs identifient un mini anticorps synthétique prometteur !

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Crédits : EMBL

Pour l’heure, il n’existe aucun traitement ou vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2. Néanmoins, des chercheurs allemands ont récemment identifié un « sybody » capable de neutraliser le virus en laboratoire. Ce mini anticorps synthétique serait prometteur dans l’élaboration d’un traitement efficace.

Un mini anticorps synthétique

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la recherche bat son plein. De nombreuses unités de recherche et laboratoires sont en quête d’un traitement et/ou d’un vaccin afin de freiner l’épidémie. Dans leurs travaux publiés dans la revue Nature Communications le 4 novembre 2020, des chercheurs de l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL) à Hambourg (Allemagne) ont évoqué d’une potentielle solution. Les auteurs de l’étude ont mentionné un « sybody », un petit anticorps synthétique ayant la capacité de neutraliser le coronavirus en laboratoire.

Rappelons que le SARS-CoV-2 utilise le récepteur ACE2 des cellules humaines afin de pénétrer l’organisme. La clé du virus n’est autre que la protéine de surface Receptor binding domain (RBD). En théorie, la solution apparaît plutôt simple : découvrir un produit pouvant davantage se lier au RBD qu’au récepteur ACE2. Ainsi, l’accès à ce dernier serait bloqué, tout comme l’infection. Les anticorps sont donc actuellement une option prometteuse dans le cadre de plusieurs essais cliniques. Produits par les globules blancs, ils ont pour mission de neutraliser l’envahisseur.

Un candidat idéal

Malheureusement, des études antérieures portant sur les patients en convalescence estiment que tous les anticorps ne se valent pas. De plus, produire ces anticorps neutralisants en tant que médicament coûte très cher et fait l’objet d’un processus complexe. Les chercheurs de l’EMBL ont alors mené l’enquête du côté des « nanocorps ». Il s’agit de mini anticorps, notamment présents chez les dromadaires et les lamas. Les auteurs de l’étude indiquent que d’autres recherches ont déjà montré que les nanocorps pouvaient inhiber la liaison du RBD à l’ACE2, et donc neutraliser le virus.

Toutefois, le nanocorps idéal restait encore à découvrir. D’une manière générale, les nanocorps sont isolés à partir des camélidés immunisés. En revanche, il existe aujourd’hui des bibliothèques de nanocorps synthétiques (ou sybodies) permettant une sélection plus rapide et économique. Or, les chercheurs disent avoir trouvé un candidat dans une de ces bases de données.

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Les récepteurs ACE2 (bleu), les protéines RBD (rouge) et les sybodies (noir).
Crédits : EMBL

Une méthode plus rapide et économique

Les directeurs de l’étude ont tout d’abord testé la capacité de chacun des sybodies à se lier au RBD. Sur 85 sybodies, le numéro 23 (Sb23) a montré une stabilité et une certaine efficacité. En tout, les chercheurs ont testé 36 sybodies et 11 d’entre eux ont pu neutraliser le coronavirus. Il s’agissait en réalité d’un faux virus, conçu à partir d’un lentivirus inoffensif associé au RBD. Là encore, le Sb23 est sorti du lot en se liant au RBD de manière très efficace. De plus, ce résultat est le même, peu importe si le RBD se trouve en mode « bras levé » ou « bras baissé », des modes autorisant ou non la liaison.

Le processus en question a pris seulement trois semaines. Or, la méthode habituelle sur les lamas ou les dromadaires aurait nécessité au moins six semaines, et ce, seulement en ce qui concerne l’étape d’immunisation des animaux. En tout, le processus aurait pris au moins quatre mois. La prochaine étape pour les chercheurs sera de vérifier l’efficacité de Sb23 chez l’être humain.