Boostée par un important accord financier avec le gouvernement des États-Unis, la célèbre entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson (J&J) a lancé la production d’un vaccin. Cependant, le vaccin en question n’a pas encore été testé sur l’humain. Soutenu par les autorités politiques, ce projet de vaccin ne fait pour l’instant aucunement l’objet d’une quelconque validation de la part des autorités sanitaires !
Un milliard de doses
La plupart des laboratoires travaillant sur des vaccins semblent faire les choses dans l’ordre, malgré la réelle urgence que représente la pandémie de Covid-19. De toute manière, les premiers vaccins opérationnels ne devraient voir le jour qu’en 2021, en étant très optimisme. À ce moment là, des millions voire des milliards de personnes pourront faire l’objet d’une campagne de vaccination.
Et puis il y a Johnson & Johnson (J&J), cette entreprise pharmaceutique plus que centenaire possédant 250 filiales dans environ 60 pays. Selon un article publié par l’agence de presse Reuters le 30 mars 2020, J&J a annoncé un accord d’un milliard de dollars avec le gouvernement des États-Unis ! L’objectif ? Obtenir une capacité de production suffisante afin de produire au moins un milliard de vaccins prêts à l’emploi. Évidemment à première vue, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle.
J&J avance à l’aveugle
Si un candidat sérieux a été choisi pour une production qui vient d’être lancée, il s’avère que pour l’heure, aucun test n’a été pratiqué sur l’être humain. En réalité, les premiers tests de ce genre n’interviendront qu’en septembre 2020. Pour l’instant donc, il n’existe aucune approbation ou certification de la part des autorités sanitaires. Ainsi, il plane une certaine zone d’ombre autour de cette affaire mais pour J&J, il s’agit d’une question d’urgence ne laissant guère le choix que de brûler quelques étapes. Son responsable scientifique Paul Stoffels parle notamment d’une organisation différente pour un programme à haut-risque.
Par ailleurs, il faut savoir que ce projet reçoit le soutien de la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) du département de la Santé des États-Unis. Ainsi, le gouvernement cautionne et finance la production d’un vaccin dont nous ignorons pratiquement tout de ses réelles performances. En somme, il s’agit là d’un véritable pari à quitte ou double. Pour Seth Berkley, directeur de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), évaluer les candidats les plus probables et investir dans ces risques ne serait pas une si mauvaise idée.
Enfin, rappelons que la BARDA soutient également les recherches de la société Moderna. Celle-ci a développé un vaccin expérimental nommé ARNm-1273. À la mi-mars 2020, un premier essai de phase I a débuté, concernant 45 adultes en bonne santé âgés de 18 à 55 ans.