Les conséquences mentales de la guerre traverseraient les générations

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Une étude finlandaise indique que les descendants de personnes exposées très jeunes à la guerre sont davantage sujets à des troubles psychologiques. Ainsi, ce genre de trouble se transmettrait de génération en génération.

Il évident que la guerre est une expérience très traumatisante pour les personnes l’ayant vécu, surtout lorsque ces dernières étaient enfants au moment des faits car la suite de leur vie entière peut être impactée. En revanche, une nouvelle étude suggère quelque chose de beaucoup moins évident : les descendants de ces enfants témoins de la guerre ont plus de risque de développer des troubles psychologiques.

Ces recherches publiées dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) le 29 novembre 2017 par une équipe de l’Université d’Helsinki (Finlande) s’intéresse à la situation des jeunes finnois séparés de leur famille après la Seconde Guerre mondiale. Ceux-ci, souvent placés dans des familles d’accueil en Suisse et parfois durant des années, ont été davantage touchés par des troubles psychologiques à l’âge adulte. Il s’avère que ces personnes ont été plus souvent prises en charge par la médecine en raison de troubles de l’humeur.

Comme l’explique le Los Angeles Times, des études antérieures portant sur les conséquences intergénérationnelles d’événements tragiques tels que l’Holocauste ou encore la famine au Danemark (1944-1945) ont déjà fait leurs preuves. Ainsi, l’étude finlandaise indique que les déplacés, une fois rentrés dans leur pays à l’âge adulte, semblent avoir transmis ce genre de troubles à leurs enfants, multipliant les séjours à l’hôpital par deux par rapport à des cousins restés en Finlande après la guerre.

L’étude est une grande source d’étonnement car les résultats indiquent que seules les femmes semblent touchées par ce phénomène, et ce sans que les chercheurs ne puissent expliquer pourquoi. La psychologue Katie Ehrlich a été interrogée sur la question :

« Cela peut refléter le simple fait que les femmes sont en général plus sujettes aux troubles de l’humeur que les hommes, peut-être en raison d’un mécanisme biologique inconnu qui protégerait les garçons de certains types de stress. Cela laisse également supposer qu’à un certain âge, les filles sont peut-être plus sensibles à la dépression maternelle, ou à des relations perturbées, que les garçons. »

Cette question est donc une véritable zone d’ombre entourant l’étude alors que d’autres interrogations restent en suspend. En effet, les scientifiques désirent comprendre si ce phénomène est plus amplifié par l’âge de l’enfant au moment des faits ou bien s’il est plutôt question de la durée des souffrances ressenties. Cependant, la question la plus importante est de savoir sur combien de générations ce genre d’héritage indésirable peut se transmettre.

Sources : Los Angeles Times – Slate