Connaissez-vous l’expérience la plus lente du monde ?

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Il y a 89 ans, un universitaire australien avait lancé le coup d’envoi de l’expérience qui a ce jour, détient le record du monde de lenteur. Non, ce n’est pas une blague et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’expérience de la goutte de poix n’est pas très passionnante. Cependant, celle-ci mérite que l’on s’y attarde quelque peu.

Thomas Parnell (1881-1948) était enseignant en physique à l’Université du Queensland, en Australie. Afin de prouver à ses étudiants que certaines substances en apparence solides sont en réalité des fluides très visqueux, celui-ci lança une expérience d’une longévité extrême.

Il versa de la poix dans un entonnoir dont il avait scellé le fond, et laissa la substance décanter. En se refroidissant, la poix se solidifie mais ne perd pas ses caractéristiques de fluide, ce que cherchait à prouver Thomas Parnell. Trois ans plus tard, il retira la partie inférieure de l’entonnoir et le cœur de l’expérience pût débuter en laissant couler le liquide dans un petit récipient entouré d’une cloche de verre.

Depuis le début de l’expérience, la poix coule à une vitesse extrêmement lente. En effet, la première goute se détacha en 1938, soit sept années après le début de l’expérience, tandis que la seconde fit de même en 1947, soit huit ans plus tard encore. Une quinzaine d’années pour deux gouttes, cela est énorme, mais vérifiait la déclaration initiale du professeur.

Thomas Parnell, qui perdit la vie en 1948, ne verra pas la troisième goutte tomber en 1954. Par la suite, des étudiants ont décidé de mettre l’expérience au placard, jugeant que celle-ci ne valait plus le coup d’être laissée à la vue de tous. Cependant, dans les années 1970, le physicien australien John Mainstone, alors tout jeune, se proclame gardien de l’expérience et continue de l’observer.

Ce doctorant de l’université d’Adélaïde pour ses travaux sur la vitesse des météores a donc été témoin de la chute d’autres gouttes de poix, dont le total, depuis le début de l’expérience en 1938, est de neuf. John Mainstone décède en 2013 et un de ses élèves, Andrew White, reprend le flambeau. En 2014, ce dernier déclare que l’entonnoir contenait assez de matière pour que l’expérience se poursuive encore pendant au moins un siècle. En tout cas, la viscosité de la poix a été calculée et celle-ci se trouve être 230 milliards de fois (2,3×10^11) plus importante que celle de l’eau !

Rien que pour la patience dont ces scientifiques ont fait preuve, ces derniers méritent d’être salués, et heureusement qu’ils avaient d’autres recherches à mener en parallèle !

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Sources : Motherboard24 heures