Un comportement grossier et désagréable au travail se répand comme un virus

Crédits : Ashish_Choudhary / Pixabay

 

S’il est déjà prouvé que la méchanceté au travail peut avoir des conséquences sur la créativité des employés ainsi que sur leurs performances, une étude menée à l’Université de Floride vient démontrer que celle-ci est aussi contagieuse, à l’image d’un virus qui se répand.

Faire face à un comportement grossier et désagréable au travail rend susceptible d’intégrer ces comportements dans les interactions futures, et d’être soi-même impoli et désagréable envers les autres, diffusant ainsi cette méchanceté de manière virale, comme un virus. « Quand vous être victime de méchanceté, cela vous rend plus sensible à ce comportement malsain. Vous commencez à voir la méchanceté partout, même s’il n’y en a pas », explique Trevor Foulk, auteur principal de l’étude et étudiant en doctorat de gestion à l’Université de Warrington, en Floride.

Les résultats, publiés le 29 juin dans le Journal of Applied Psychology, fournissent la première preuve que l’impolitesse quotidienne se propage dans le milieu de travail. « Une partie du problème est que nous sommes généralement tolérants de ce genre de comportements, mais ils sont en fait vraiment dangereux », a déclaré Foulk. « L’impolitesse a un effet négatif incroyablement puissant sur le lieu de travail. »

L’étude a été menée sur 90 étudiants de l’Université de Floride, d’abord mis en situation de négociation. Il en est ressorti que les personnes qui ont décrit leur partenaire comme désagréable et grossier ont été jugées de la même manière par leur partenaire suivant, et ce même s’il s’était passé une semaine entre les deux négociations. « Il est essentiel de dire que la méchanceté est contagieuse », explique Foulk. « Quand j’en ai fait l’expérience, je devenais également méchant ».

La réactivité et la sensibilité à la méchanceté ont également été mises en valeur, lorsque deux groupes d’étudiants ont été témoins d’interactions entre employeur et employé, une interaction « normale » pour le premier groupe, et une interaction agressive pour le second. Il leur a ensuite été demandé de reconnaître rapidement des mots grossiers dans une liste de mots, et les étudiants du second groupe ont été bien plus rapides que les autres à les identifier.

Enfin, une dernière expérience consistait à regarder des vidéos d’interactions professionnelles grossières, puis à répondre à un mail d’un client fictif dont le ton était neutre. Les étudiants étaient alors plus susceptibles d’être agressifs dans leurs réponses que celles qui ont consulté une interaction polie avant de répondre. « Ce n’est pas quelque chose auquel on peut simplement tourner le dos. La grossièreté a un impact négatif sur les performances, mais elle est également contagieuse. J’espère que cela poussera les employeurs à prendre plus de recul sur ces situations et sur le ton employé » conclut Trevor Foulk.

Sources : ufl, businessnewsdaily