Panique ! L’une des « plus grandes poubelles de la planète » ferme ses frontières aux déchets des pays occidentaux

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Une décision source d’inquiétudes a été prise par les autorités chinoises. En effet, ce pays ne désire plus être une des plus grandes « poubelles » du monde et a décidé de mettre fin aux importations de déchets en provenance des pays occidentaux.

Jusqu’à aujourd’hui, la Chine était tout simplement le pays recyclant le plus gros volume de déchets. Et pour cause, nombre d’entre eux provenaient des pays les plus riches. Depuis le 1er janvier 2018, la Chine applique sa décision – non pas de stopper complètement les importations en provenance de ces pays – mais d’interdire 24 catégories de déchets dont de nombreux types de plastiques, de textiles et autres papiers, comme l’indiquait le média économique chinois Caixin le 29 décembre 2017.

Les conséquences – d’un côté comme de l’autre – sont mesurables. De nombreux industriels européens et nord-américains se trouvent embêtés à l’idée de ne plus pouvoir envoyer en Chine leurs déchets à des fins de recyclage. Ainsi, la menace environnementale en Europe et en Amérique du Nord plane. En prenant cette décision, la Chine met également en péril sa propre industrie du recyclage en réduisant drastiquement l’approvisionnement de matières premières, et les professionnels du secteur sont désormais très inquiets.

Dans le cas de l’Europe, il faut savoir que seulement 50 % des déchets sont recyclés et que l’autre moitié est exportée à raison de 85 % vers la Chine, le reste étant acheminé dans d’autres pays. Les États-Unis ont pour leur part envoyé en Chine plus de 16 millions de tonnes de déchets rien qu’en 2016.

Arnaud Brunet, directeur du Bureau international du recyclage (BIR) situé à Bruxelles a été interrogé par le quotidien Libération. L’intéressé estime qu’il s’agit là d’un véritable « séisme » et que des solutions alternatives devront être trouvées. Il va donc falloir se mettre d’accord avec d’autres pays qui seraient prêts à prendre le relais de la Chine, comme l’Inde, le Pakistan ou encore le Cambodge.

Cependant, ces pays-là ne sont pas encore prêts à traiter les déchets en question, et selon Arnaud Brunet, les « capacités de traitement ne se déplacent pas comme ça du jour au lendemain ». Le risque d’un manque de compétences de ces pays en terme de recyclage pourrait représenter un risque environnemental, et certaines sociétés pourraient simplement décider de ne pas jouer le jeu et d’incinérer les déchets sur place.

En attendant, certaines entreprises occidentales cherchent des moyens pour entreposer et stocker leurs déchets en attendant que la situation se débloque. Quoi qu’il en soit, les importations chinoises de déchets vont chuter de 80 % en deux ans concernant les plastiques (de 7,35 à 1,5 million de tonnes) et de 25 % au niveau des matières papier.

Sources : CaixinLibérationRTL