Des chercheurs font une découverte inattendue sur la contraception masculine en enquêtant sur la leucémie

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Une équipe de chercheurs français a fait une découverte inattendue en menant des recherches concernant la leucémie. En effet, une nouvelle piste concernant la contraception masculine a été dévoilée.

La science a fait de la contraception masculine un champ de recherche important et si régulièrement des avancées sont communiquées, il apparaît clair qu’une solution aussi simple qu’une pilule n’est pas pour bientôt. Il existe déjà des solutions telles que la vasectomie, la contraception hormonale ou encore contraception thermique, mais des effets indésirables existent et l’efficacité n’est pas toujours au rendez-vous.

Néanmoins, la recherche trouve parfois des solutions dans des situations improbables comme ce fut le cas pour l’équipe de Michel Aurrand-Lions du Centre de recherche en cancérologie de Marseille. Les chercheurs travaillaient sur le rôle d’une protéine sur le développement du cancer du sang (leucémie) par le biais de la production de spermatozoïdes (spermatogenèse) et ont donc découvert une piste pouvant mener sur la mise au point d’un moyen de contraception masculine, comme l’indiquent les résultats publiés dans la revue PLOS Genetics le 15 juin 2017.

« Le cœur de nos travaux consiste à comprendre si l’absence de certaines protéines, comme la protéine JAM-C, explique l’évolution de cellules souches du sang vers une forme cancéreuse. Or, après avoir développé un modèle de souris qui n’expriment pas le gène codant pour JAM-C, nous avions observé que tous les mâles étaient stériles », indique Michel Aurrand-Lions.

Une seconde protéine nommée GRASP55 est liée avec JAM-C et les interactions entre ces deux protéines est importante, notamment pour conférer aux spermatozoïdes cette forme de têtard si emblématique. La découverte de GRASP55 s’est accompagnée par la même surprise que pour l’autre protéine : « En inhibant l’expression du gène GRASP55, nous avons de nouveau observé que les mâles étaient stériles »

Il s’agit maintenant de rendre ce processus de développement des spermatozoïdes éphémère et non irréversible. Les chercheurs ont utilisé la graspine qui s’est révélée être une molécule efficace, mais instable. Et si l’équipe a l’origine de cette découverte ne souhaite pas poursuite son travail sur ce sujet afin de se reconcentrer sur son étude des cellules de sang, il n’est pas exclu que d’autres chercheurs poursuivent leur enquête pour trouver une molécule plus stable à partir de ce modèle.

Sources : Sciences et Avenir – Europe 1