Les changements climatiques pourraient éliminer un tiers des parasites d’ici 2070

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Une étude suggère que le changement climatique pourrait causer l’extinction d’environ un tiers des espèces de parasites d’ici 2070. Et ce n’est pas forcément une bonne chose.

La sixième extinction de masse des animaux s’accélère, ce n’est un secret pour personne. À mesure que les changements climatiques s’opèrent, les glaciers fondent, les océans se réchauffent, les températures augmentent et l’eau se fait de plus en plus rare. Les organismes de la planète sont alors mis à rude épreuve et sont de plus en plus vulnérables aux maladies. Selon certaines estimations, 75 % des espèces sur la planète pourraient disparaître au cours de cet événement d’extinction. Grenouilles, mammifères marins, abeilles, félins, girafes, etc., tous disparaissent à un rythme très alarmant. Mais ils ne sont pas les seuls touchés. Selon une étude, des espèces de parasites terrestres pourraient aussi en souffrir.

Un parasite est un organisme qui vit dans ou sur un autre être vivant. Il tire profit de son hôte pour se nourrir, s’abriter ou se reproduire. Différents types de vers et d’insectes comme les tiques et les poux ont évolué pour coloniser les humains et d’autres vertébrés. Beaucoup ont des cycles de vie complexes qui impliquent un certain nombre d’espèces hôtes différentes. Pour comprendre comment le changement climatique pourrait affecter ces organismes, des chercheurs ont commencé à collecter 457 espèces de parasites dans la collection nationale de parasites des États-Unis hébergée au musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution.

Après avoir passé plusieurs mois à repérer où chaque spécimen avait été recueilli afin d’établir les plages géographiques concernées, les chercheurs ont ensuite combiné ces données avec plusieurs modèles climatiques afin de déterminer dans quelle mesure les habitats de ces parasites pourraient être affectés dans le futur. Et selon eux, les parasites pourraient être l’un des groupes d’organismes les plus menacés sur terre. Quel que soit le modèle projeté, il semblerait que les puces et les tiques soient les plus durement touchées, alors que certains types de parasites comme les poux semblent au contraire plutôt bien s’adapter. Au total, les chercheurs ont conclu que le changement climatique pourrait causer l’extinction d’environ un tiers des espèces de parasites d’ici 2070.

Ce n’est malheureusement pas une bonne nouvelle, car bien que certains parasites soient capables du pire, la plupart sont finalement inoffensifs. Ces petites créatures jouent même un rôle important dans l’écosystème en régulant le système immunitaire des animaux par exemple. Certains attaquent, mais beaucoup protègent. Ainsi, les pertes ne réduiraient pas seulement le nombre d’espèces sur la planète, mais cela pourrait également accélérer la perte d’espèces non parasitaires, selon les chercheurs. Perdre un tiers des espèces de parasites pourrait finalement accélérer la perturbation des écosystèmes déjà vulnérables, menaçant encore plus les sociétés qui en dépendent.

Grâce à cette étude, les chercheurs ont maintenant une image plus claire de la façon dont les parasites pourraient être menacés d’extinction dans un proche avenir. Ce qu’ils ne savent cependant pas, c’est comment les protéger. Les parasites sont en effet parmi les organismes les plus mal étudiés sur la planète et ils nécessitent une approche de conservation spécialisée adaptée à leur mode de vie unique.

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