Cette pile origami fonctionne grâce aux bactéries contenues dans nos eaux usées

Crédits : Université de Binghamton

Imbiber un pliage « Origami » avec un bouillon de bactérie pour en faire une pile ? C’est ce que vient de réaliser une équipe de recherche de l’Université de Binghamton, aux États-Unis. Cette création ingénieuse serait une solution dans les pays où l’accès à l’énergie est une difficulté.

L’équipe du chercheur Seokheun Choi vient de dévoiler dans la revue Nano Energy leur toute nouvelle pile à bactéries. En utilisant la technique de pliage japonais, ils ont créé une batterie peu couteuse, légère, déformable et facilement retraitable une fois usagée. Cette batterie en papier, à peine plus grande qu’une boite d’allumettes fonctionne grâce aux bactéries contenues dans nos eaux usées.

Une batterie écologique et économique.

Peut-être avez-vous déjà entendu parler des piles à bactéries. Leur principe est simple, utiliser le métabolisme de ces micro-organismes pour générer de l’énergie électrique propre. Les composants polluants habituels des piles n’entrant presque pas dans sa composition. La source d’énergie est abondante, on retrouve des bactéries partout, comme dans nos déchets, l’eau sale ou les sodas … « Les eaux usées contiennent beaucoup de matière organique », explique Seokheun Choi en soulignant que « n’importe quel type de matière organique peut être une source d’un métabolisme microbien ». Le dispositif est peu couteux à produire, une feuille de papier ordinaire, un peu de nickel, de carbone et de cire, le tout pour quelques centimes d’euros. Pas besoin d’équipement spécifique pour introduire les bactéries dans la pile, le liquide étant absorbé par simple capillarité.

Alimenter des outils de diagnostic.

La quantité d’énergie produite par ces piles reste encore limitée. Mais pour les régions isolées où l’énergie est difficile d’accès elles se révéleraient utiles dans certaines applications médicales. Les quelques microwatts peuvent alimenter des biocapteurs, permettant le diagnostic de nombreuses maladies. Pour ses recherches, Seokheun Choi s’est vu remettre un financement de 300.000 dollars par la National Science Foundation. Il cherche aujourd’hui à mettre au point un biocapteur auto alimenté, encore plus simple et plus économique.

Par P.A.W. (Pierre Antoine Wullen)

Sources : Futura Sciences.com, La recherche.com.

– Illustration : Une pile à bactéries « Origami » : Résistante, déformable et peu polluante. Capable de délivrer quelques microwatts d’énergie.