Ces chaussettes chargées d’urine produisent de l’électricité

Crédits : Flickr / bark

Des chercheurs britanniques et italiens ont mis au point un système permettant à l’urine de produire de l’électricité. Intégré dans des chaussettes, il suffit de marcher afin de produire du courant.

En cas de survie (sans eau ni alimentation), il est conseillé de boire son urine, comme l’a fait au Népal un homme de 28 ans, enseveli par les décombres d’un hôtel pendant quatre jours ayant suivi le séisme du 25 avril 2015. Cependant, l’urine pourrait servir à autre chose pour survivre, comme fournir de l’énergie à une balise de détresse, par exemple.

Il s’agit de l’idée de Ioannis Ieropoulos, menant une équipe de chercheurs de la University of the West of England située dans la ville de Bristol, en collaboration avec le Center for Micro-BioRobotics de l’Institut italien des technologies. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue IOP Science le 10 décembre 2015.

« Il y a une tendance très forte de l’informatique vestimentaire et la capacité d’utiliser des piles à bactérie qui sont flexibles permet d’envisager toutes sortes d’applications pratiques » explique (en qualité d’observateur), Heather Luckarift, un chercheur américain de l’Universal Technology Corporation.

La chaussette mise au point par les chercheurs européens intègre un système de circulation, et une « vessie » pouvant contenir 648 millimètres d’urine. L’urine circule alors afin d’alimenter des piles à bactérie, ces dernières consommant les nutriments présents dans le liquide afin de produire du courant. Ces piles à bactérie ont déjà été utilisées par les équipes de Ioannis Ieropoulos afin d’alimenter entre autres un émetteur, un téléphone ou encore un cœur imprimé en 3D.

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Crédits : 2015 IOP Publishing Ltd

Le problème du choix de l’urine comme « carburant » réside dans le fait qu’une pompe électrique était requise pour faire circuler le liquide. Il fallait donc faire en sorte que cette technologie soit autonome. L’équipe de chercheurs a donc créé une pompe manuelle intégrant des tubes flexibles recouvrant les talons, connectant les piles (de chaque côté) aux chaussettes. Il suffit donc de marcher pour engendrer le flux d’urines dans les chaussettes.

En cas de survie, la personne équipée devrait pouvoir alimenter ses chaussettes. Les chercheurs ont déjà pensé à une multitude d’applications vestimentaires intégrant une poche d’urine, s’adaptant à diverses situations extrêmes que l’on peut rencontrer comme lors de la pratique du ski (et autres activités d’extérieur), ou encore dans l’armée, et même lors de missions spatiales.

Sources : New Scientist, Bioinspiration & Biomimetics