Comment les cellules communiquent-elles pour se déplacer ?

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Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié un nouveau système de signalisation utilisé par les cellules épithéliales pour coordonner leurs mouvements individuels et se déplacer efficacement dans les tissus.

Dans leur milieu naturel, les cellules interagissent avec certaines protéines pour adhérer et se mouvoir. Quand une cellule individuelle doit se déplacer quelque part, elle le fait sans se soucier de ce que font les autres cellules qui l’entourent. Cependant, lorsque les cellules sont reliées entre elles sur une feuille de tissu ou un épithélium qui tapisse la face interne des organes, elles doivent coordonner leurs mouvements avec leurs voisines. C’est un peu comme tenter de se frayer un chemin dans une salle bondée. Pour vous déplacer, vous devrez alors communiquer avec les autres en parlant (« pardonnez-moi ») ou en tapant sur quelques épaules. Les cellules font un peu la même chose, mais à défaut de posséder des membres ou de maîtriser le langage, elles utilisent des protéines pour signaler leur présence.

Cette migration coordonnée est importante pendant le développement embryonnaire lorsque les cellules migrent pour former des organes au cours de la guérison quand elles se déplacent pour fermer une plaie ou encore, malheureusement, au cours de la propagation de nombreux cancers. Les scientifiques connaissaient déjà certaines des protéines impliquées dans ce processus, mais une étude récente menée par des chercheurs de l’Université de Chicago identifiait il y a quelques jours un nouveau système de signalisation utilisé par les cellules épithéliales pour coordonner leurs mouvements individuels et se déplacer efficacement dans les tissus.

Dans une étude publiée le 13 mars 2017 dans la revue Developmental Cell, la biologiste cellulaire Sally Horne-Badovinac et ses collègues décrivent comment deux protéines de la membrane cellulaire coordonnent la migration épithéliale chez la mouche drosophile. L’une, appelée Fat2 se positionne à l’arrière de la cellule, tandis que l’autre, appelée Lar, se positionne vers l’avant, au niveau la pointe. Quand une cellule se déplace, la seconde protéine (Lar) signale sa présence à la première (Fat2) de la cellule devant elle.

Horne-Badovinac dit qu’elle se pose encore beaucoup de questions sur la façon dont ces protéines interagissent les unes avec les autres et croit qu’il peut y avoir d’autres protéines impliquées dans cette machinerie. « Ceci n’est que la pointe de l’iceberg pour comprendre comment ce système de signalisation fonctionne », dit-elle. « Il est fascinant d’imaginer des comportements cellulaires collectifs, d’imaginer la façon dont elles communiquent les unes avec les autres, et comment ces groupes de cellules peuvent prendre des décisions pour se déplacer uniformément et de façon complexe. Plus nous étudierons ces processus et plus nous serons en mesure de mieux appréhender les processus de cicatrisation des plaies ou de propagation du cancer ».

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