Des canards traversent l’Himalaya à 6 800 mètres d’altitude

Crédits : University of Exeter

Chaque fois que vous peinez à monter vos escaliers, dites-vous qu’une espèce de canards atteint des altitudes allant jusqu’à 6 800 mètres pour traverser l’Himalaya. À de telles hauteurs, les niveaux d’oxygène sont divisés par deux.

On rencontre le Tadorne casarca depuis la Roumanie et l’Ukraine jusqu’à la Chine et la Mongolie en passant par les steppes de l’Altaï où il est appelé « canard rouge ». De petites populations isolées sont également présentes au Maroc, en Algérie et en Éthiopie. Ces oiseaux vivent en couple ou en petits groupes. Les couples sont fidèles et défendent un territoire durant la période de reproduction qui a lieu entre avril et mai. Et dans ce coin du monde, Tadorne casarca doit survoler l’Himalaya pour espérer atteindre les aires de reproduction. C’est un énorme défi qui les oblige à survoler les montagnes à plus de 4 000 mètres où l’oxygène se fait de plus en plus rare. Mais que voulez-vous ? C’est la survie de l’espèce qui en dépend !

Des chercheurs de l’Université d’Exeter ont en effet récemment suivi par satellite quinze oiseaux issus de deux populations de ces canards en route vers le printemps. Ils ont alors découvert que ces oiseaux pouvaient atteindre des altitudes allant jusqu’à 6 800 mètres pour traverser l’Himalaya, mais également que ceux-ci prenaient soin d’éviter des pics massifs et insurmontables comme le mont Everest.

« C’est la première preuve d’un vol à cette altitude chez un canard », explique Nicole Parr, du Centre d’écologie et de conservation de l’Université de l’Exeter à Cornwall, principale auteure de l’étude. « Nos recherches montrent également que le Tadorne casarca a un taux de montée plus rapide que l’oie à tête barrée connue pour voler encore plus haut ». La Dre Lucy Hawkes, qui supervise les travaux depuis l’Université d’Exeter, avait en effet précédemment suivi des oies à tête barrée à 7 290 mètres d’altitude près de l’Everest en 2014.

Ainsi, les oies à tête barrée ne sont peut-être pas les seules espèces à voler à ces hautes altitudes. Les chercheurs notent par ailleurs que ces oiseaux optent pour une « route détournée » pour éviter les sommets des montagnes. L’altitude de croisière se situe autour de 5 000 mètres, mais certains atteignent parfois 6 800 mètres d’altitude. Les chercheurs ont également laissé entendre que ces oiseaux, qui hivernent en Inde, pourraient voler encore plus haut compte tenu du terrain plus élevé qui se trouve au nord de l’Inde.

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