Le Canada approuve un énorme projet d’extraction pétrolière dans l’Atlantique

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À l’heure où il devient plus que jamais urgent de se délaisser des ressources fossiles, la mise en place de projets controversés reste d’actualité. Preuve en est avec de futures nouvelles installations pétrolières dans l’océan Atlantique, au large de Terre-Neuve.

Soixante nouveaux puits d’extraction pétrolière

Il y a quelques mois, nous évoquions le fait qu’un jour, le pétrole manquera pour alimenter les besoins de sa propre extraction. Il s’agira donc certainement de la fin de cette ressource fossile, une fin qui reste pour l’heure très difficile à prévoir de manière précise. Alors que la transition énergétique est en marche à l’échelle mondiale, l’humanité n’est cependant pas encore prête à renoncer au pétrole. Or, un projet en particulier l’illustre parfaitement.

Comme l’explique ICI Radio Canada dans un article du 7 avril 2022, le gouvernement canadien a donné son aval au projet Bay du Nord. Le géant norvégien du pétrole Equinor prévoit d’exploiter une soixantaine de puits d’extraction pétrolière au large de l’île de Terre-Neuve, dans l’océan Atlantique. Selon l’exploitant, les installations permettront de puiser 300 millions de barils de pétrole sur trois décennies.

Il s’agit ici d’un projet controversé, si bien que la décision du gouvernement a été repoussée plusieurs fois. Pour le ministre de l’Environnement canadien Steven Guilbeault, la décision a été difficile à prendre, mais malheureusement, le monde aurait encore besoin de pétrole.

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Crédits : TebNad / iStock

Un projet vivement critiqué

Si le projet ne plaît évidemment pas à tout le monde, le ministre a tout de même rappelé que l’autorisation du projet s’accompagne de 137 conditions que Equinor devra respecter. Certaines concernent par exemple la protection de l’habitat naturel des poissons ou encore celui des oiseaux migrateurs. Une autre condition interroge néanmoins : l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Par ailleurs, cette limite est largement insuffisante pour de nombreux écologistes. Rappelons au passage que les secteurs du pétrole et du gaz sont les plus polluants au Canada, représentant pas moins de 26 % des émissions de GES du pays.

Le dernier rapport du GIEC représente un énième avertissement, tentant d’influencer les dirigeants du monde à mener de vastes et rapides actions pour limiter le réchauffement climatique. Dans un communiqué du 6 avril 2022, Greenpeace Canada a cité Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies. À l’occasion de la parution du rapport du GIEC, il a affirmé qu’investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles relevait de la folie immorale et économique. L’ONG estime que le projet autorisé par le Canada est un nouveau triomphe politique qui aggravera la dépendance mondiale aux combustibles fossiles et évidemment de la crise climatique.