Le dernier rapport du GIEC émet « l’avertissement le plus sévère jamais lancé »

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Crédits : Wikimedia Commons

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier un rapport très attendu par de nombreux décideurs et autres observateurs. Or, les nouvelles évaluations et prévisions climatiques présentes dans ce rapport sont loin d’être optimistes.

Le GIEC rapporte des chiffres alarmants

De nombreuses personnes estiment que depuis les Accords de Paris de 2015, rien n’a vraiment changé en positif en ce qui concerne le climat. Il faut dire que dans les médias relatant les différentes études scientifiques, les nouvelles sont rarement bonnes. Pire encore, les derniers mois et semaines ont vu apparaître de nombreuses catastrophes naturelles. Citons les incroyables incendies en Europe (Grèce ou Turquie) et en Amérique du Nord, les inondations d’envergure en Allemagne et en Chine ou encore des températures à peine croyables au Canada.

Ce 9 août 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son sixième rapport, à trois mois de la conférence climat COP26 qui se déroulera à Glasgow (Écosse). Selon Alok Sharma, président de l’événement cité par The Guardian, ce dernier rapport du GIEC est « l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement climatique ».

Les experts du GIEC ont commencé par rappeler la situation actuelle. Selon eux, la température globale sur la surface de la Terre était plus chaude de 1,09°C entre 2011 et 2020 qu’elle ne l’était entre 1850 et 1900, avec une hausse plus importante au niveau des terres (1,59°C) qu’au niveau des océans (0,88°C). Entre 1901 et 2018, le niveau des eaux a augmenté d’environ 20 cm, c’est-à-dire à une vitesse plus importante que n’importe quel autre siècle depuis au moins 3 000 ans. Citons également l’état de la banquise arctique, ayant atteint son niveau le plus bas depuis 1850 ou encore celui des glaciers, dont la fonte a subi un recul inédit depuis 2 000 ans.

Des scénarios pessimistes

D’autres chiffres montrent que la situation est très préoccupante. La concentration des GES dans l’atmosphère a atteint son niveau le plus haut, depuis deux millions d’années concernant le CO2 et depuis 800 000 ans au niveau du méthane (CH4) et du protoxyde d’azote (N₂O). La hausse des températures fait l’objet de trois scénarios. Les deux premiers intègrent des hausses des émissions de GES plus importantes tandis que le scénario intermédiaire table sur un maintien des émissions actuelles avant une baisse à partir de 2050. Ceci signifie une hausse de 2,1°C à 3,5°C d’ici la fin du siècle et dans le pire des cas 3,3°C à 5,7°C par rapport à la période 1850-1900.

Les experts soulignent avec fermeté la hausse perpétuelle des émissions de GES, à l’origine du changement climatique. Toutefois, ils mentionnent également les conséquences de cette situation : inondations, sécheresses, vagues de chaleur extrême et climat favorisant les incendies. Si ce genre d’événements se produit déjà actuellement, leur fréquence et leur intensité seront malheureusement plus importantes à l’avenir. Les experts évoquent aussi une irréversibilité relative à la température des océans, la fonte des glaciers ainsi qu’à la montée du niveau de la mer.