Les câlins apportent-ils des bénéfices particuliers aux bébés ?

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L’affection physique synonyme de câlins, caresses ou encore baisers semble améliorer le bien-être des nouveau-nés. C’est par des processus d’épigénétique que le comportement des bébés, notamment la réponse au stress, est modulé. 

Les premiers intérêts portés au contact relationnel mère-enfant se sont développés dans les années cinquante. John Bowlby, pédiatre et psychanalyste américain, fut le premier chercheur à établir des travaux fiables sur les bénéfices apportés par le contact physique. Il en découla la « Théorie de l’attachement » qui se décrit par l’indispensable nécessité de développer chez les jeunes enfants au moins un attachement relationnel pour lui apporter un équilibre social et émotionnel dans sa vie future.

D’après les scientifiques, l’équilibre dont parle John Bowlby aurait une origine génétique ! C’est en tout cas ce que démontrent de nombreuses études effectuées sur le phénomène. Le psychiatre et chercheur Michael Meaney en apporte justement la preuve. En établissant une situation de stress chez deux portées de rat distinctes, l’une se faisant câliner quotidiennement pendant dix minutes contre seulement trois pour l’autre, le scientifique s’est rendu compte que le temps consacré aux soins influençait directement le comportement face au stress des nouveau-nés ! Ceux dont la mère leur portait une grande attention avaient eu une plus grande facilité à reprendre leurs occupations, tandis que les rats peu dorlotés étaient restés figés pendant plusieurs minutes.

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Ces résultats alertent bien sur une corrélation entre le temps passé à câliner un nouveau-né et sa capacité à gérer le stress : plus il sera au centre d’une dynamique affective, plus il sera stable émotionnellement. Avec quelques recherches supplémentaires, le chercheur Michael Meaney y a trouvé une origine génétique : les câlins stimuleraient l’expression génétique de gènes présents dans l’hippocampe, une structure cérébrale régissant la réponse au stress. Les gènes responsables du phénomène furent rapidement identifiés comme étant impliqués dans la production des récepteurs aux glucocorticoïdes, les hormones du stress.

Les récepteurs aux glucocorticoïdes permettent de fixer les hormones du stress et d’en diminuer les effets. Ainsi, un nouveau-né câliné se verra produire une importante quantité de récepteurs qui lui permettra de réguler son stress avec beaucoup plus de facilité. Les câlins procurés au bébé sont des facteurs environnementaux qui créent des épimutations sur l’information génétique du nouveau-né, modulant ainsi son expression. Ce phénomène appelé épigénétique est un processus réversible défini par l’environnement social, les conditions extérieures et le mode de vie d’une personne.

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