Boire de l’alcool augmente-t-il le risque de syndrome prĂ©menstruel ?

Crédits : Flickr / U.S. Department of Agriculture

Boire de l’alcool peut-il augmenter le risque de syndrome prémenstruel des femmes ? Oui, répond une nouvelle étude menée par des chercheurs espagnols. Il y aurait effectivement une association, mais il n’a en revanche pas été prouvé que l’alcool était la cause de ce syndrome.

Le syndrome prĂ©menstruel (SPM) est un ensemble de symptĂ´mes physiques et Ă©motionnels qui surviennent habituellement de 2 Ă  7 jours avant les règles (parfois jusqu’à 14 jours). Ils prennent gĂ©nĂ©ralement fin avec l’arrivĂ©e des règles ou dans les quelques jours qui les suivent. Les symptĂ´mes les plus courants sont une sensation de fatigue, des douleurs rĂ©nales, un gonflement du bas-ventre, des fringales, des maux de tĂªte et de l’irritabilitĂ©. On estime que près de 75 % des femmes Ă©prouvent des symptĂ´mes lĂ©gers Ă  la veille ou au moment de leurs règles, et que 20 % Ă  30 % des femmes souffrent de symptĂ´mes sĂ©vères.

Certaines Ă©tudes ont montrĂ© que les symptĂ´mes du SPM ont tendance Ă  Ăªtre plus sĂ©vères chez les femmes qui boivent de l’alcool. Cette nouvelle mĂ©ta-analyse, rĂ©alisĂ©e par des chercheurs de l’UniversitĂ© de Santiago de Compostelle en Espagne, s’est penchĂ©e sur des informations provenant de 19 Ă©tudes antĂ©rieures dans huit pays, et impliquant plus de 47 000 participantes au total. Il en est ressorti que la consommation d’alcool est effectivement liĂ©e Ă  une augmentation de 45 % du risque de SPM, et qu’une consommation excessive d’alcool – plus d’une boisson alcoolisĂ©e par jour – Ă©tait associĂ©e Ă  une augmentation de 79 % du risque de SPM.

Le nombre relativement important d’études incluses dans la mĂ©ta-analyse et la cohĂ©rence des rĂ©sultats suggèrent que la consommation d’alcool peut donc augmenter le risque de SPM, selon les chercheurs. En revanche, on ne sait pas si cela est dĂ» Ă  l’alcool ou si certaines femmes boivent pour faire face aux symptĂ´mes. Le problème ici, c’est que toutes les Ă©tudes incluses dans la mĂ©ta-analyse Ă©taient rĂ©trospectives, ce qui signifie que les femmes avaient dĂ©jĂ  un syndrome prĂ©menstruel lorsqu’elles ont Ă©tĂ© interrogĂ©es sur leur consommation d’alcool. Après tout, la connaissance populaire veut que boire certains types d’alcool – gĂ©nĂ©ralement du vin rouge – peut aider Ă  soulager les crampes liĂ©es Ă  la pĂ©riode menstruelle.

« Dans le monde, la proportion de femmes qui boivent actuellement est de 28,9 %, tandis que celle des femmes buveuses lourds est de 5,7 % », écrivent néanmoins les auteurs de l’étude. « En Europe et aux États-Unis, ces chiffres sont beaucoup plus élevés et atteignent 59,9 % pour une consommation normale et 12,6 % pour une consommation excessive d’alcool en Europe. Si l’association entre la consommation d’alcool et le syndrome prémenstruel est de nature causale », peut-on lire, « alors éliminer la consommation excessive d’alcool chez les femmes permettrait d’éviter 1 cas sur 12 de syndrome prémenstruel en Europe ».

Pour mieux comprendre ce lien, d’autres Ă©tudes seront donc nĂ©cessaires. Il s’agira de suivre les femmes dans leur adolescence et au fil du temps pour Ă©tablir un vĂ©ritable lien – ou non – entre la consommation d’alcool et le dĂ©veloppement du syndrome prĂ©menstruel.

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