Bientôt des insectes et des plantes à la surface de la Lune ?

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Le rover Chang'e 4. Crédits : CASC/China Ministry of Defense

2018 sera l’année de la Lune. Une des missions parmi les plus intéressantes sera de faire atterrir une sonde sur la face cachée de notre satellite naturel. Nommée « Chang’e 4 » la sonde lunaire chinoise sera même dotée d’un « kit agricole » afin d’évaluer la fertilité du sol.

De nombreuses agences spatiales et sociétés aérospatiales privées planifient en effet leurs propres missions sur la surface lunaire. Parmi elles figure le Programme chinois d’exploration lunaire (CLEP). Nommé en l’honneur de l’ancienne déesse lunaire chinoise, ce programme a déjà envoyé deux orbiteurs et un atterrisseur sur la Lune. Plus tard cette année, la mission Chang’e 4 s’en ira de l’autre côté de la Lune où elle étudiera la géologie locale et testera les effets de la gravité lunaire sur les insectes et les plantes.

Il est en effet prévu d’embarquer sur la Lune un conteneur en alliage d’aluminium rempli de graines et d’insectes. «Il y aura des pommes de terre, des graines d’arabidopsis et des œufs de vers », note Zhang Yuanxun – concepteur en chef du conteneur. « Les œufs éclosent en vers à soie, ce qui peut produire du dioxyde de carbone, tandis que les pommes de terre et les graines émettent de l’oxygène grâce à la photosynthèse. Ensemble, ils peuvent établir un écosystème simple sur la Lune ».

La mission sera également l’occasion d’explorer une région inexplorée de l’autre côté de la Lune, qui n’est autre que le bassin Pôle sud-Aitken, une vaste région d’impact dans l’hémisphère sud. Mesurant environ 2 500 km de diamètre et 13 km de profondeur, c’est le plus grand bassin d’impact de la Lune, et l’un des plus grands du système solaire. Sa grande contenance en glace et en eau en fait un centre d’intérêt majeur pour la communauté scientifique puisque privée de lumière directe, cette glace n’a jamais été sujette à la sublimation et à la dissociation chimique.

En plus de fournir des informations supplémentaires sur la nature du sol lunaire, cette nouvelle mission permettra aussi d’évaluer si les organismes terrestres peuvent croître et prospérer avec la gravité de notre satellite, qui est beaucoup plus faible que sur Terre. Si l’on sait pour l’instant grâce aux études menées à bord de l’ISS que l’exposition à long terme à la microgravité peut avoir des effets considérables sur la santé, on ignore l’incidence à long terme d’une gravité comme celle de la Lune.

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