Bientôt des implants cérébraux à base d’hydrogel ?

hydrogel
Crédits : Wikimedia Commons

Des chercheurs espagnols réfléchissent actuellement à la possibilité de développer des implants cérébraux à base d’hydrogel. Afin de démarrer ce développement, de nombreux tests doivent d’abord être pratiqués.

Qu’est-ce qu’un hydrogel ?

Un hydrogel est un gel dans lequel l’agent gonflant est l’eau. Il est plus précisément question de réseaux polymères physico-chimiques ayant la capacité de retenir de grandes quantités de liquide dans des conditions aqueuses, sans abandonner leur stabilité dimensionnelle. Certains types d’hydrogels sont déjà utilisés pour diverses applications.

Citons par exemple l’utilisation d’un hydrogel contenant de la progestérone afin d’élaborer un bioréacteur cousu sur une blessure à la patte arrière d’un xénope (grenouille) afin d’aider à sa régénération. Il existe également un hydrogel injectable à base d’algues capable d’arrêter le saignement interne en quelques minutes. Un autre hydrogel capable d’adhérer naturellement aux tissus mous tels que le ménisque et les cartilages a également été conçu afin de stimuler la régénération tissulaire.

Des implants cérébraux à base d’hydrogel

Dans leur étude publiée dans la revue Carbohydrate Polymers parue le 15 décembre 2018, les chercheurs de l’Université du Pays basque à Gipuzkoa (Espagne) évoquent un nouvel hydrogel aux propriétés électriques et antibactériennes jugées pertinentes.

« Comme les électrodes des interfaces neurales en platine ou en or sont rigides, elles ont besoin d’un revêtement de polymère conducteur pour se rapprocher de la flexibilité du tissu neural. Cependant, il faut des dispositifs plus petits qui offrent de meilleures propriétés mécaniques, électriques et biologiques », indiquent les meneurs de l’étude.

Or, l’hydrogel nouvellement conçu contient de l’amidon et du graphène. Il faut savoir que le graphène est doté de propriétés électriques plutôt bien adaptées à l’hydrogel, bien que celui-ci ait du mal à se stabiliser dans l’eau. Ainsi, les chercheurs ont pu remédier à ce problème en utilisant des extraits de salvia.

Crédits : Flickr/ Tim Sheerman-Chase

Ainsi sont posées les bases du développement d’implants cérébraux intégrant cet hydrogel afin de remplacer les actuelles interfaces neurales rigides en platine (ou en or). Le but est d’obtenir de meilleures propriétés mécaniques, électriques et biologiques dans le cadre de dispositifs de taille plus réduite. Enfin, les scientifiques ne cachent pas que le chemin sera encore long avant qu’un tel dispositif voie le jour, puisque de nombreux tests devront être pratiqués.

Sources : Phys.org – Siècle Digital

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