Atteint d’hyperthymésie, cet homme se souvient de chaque détail de sa vie

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Il s’appelle Joey DeGrandis et n’a aucune idée de ce qu’est un trou de mémoire. Pourquoi ? Diagnostiqué hyperthymésique, sa mémoire est quasiment sans failles et l’homme se souvient avec précision du moindre détail de sa vie.

Âgé de 33 ans, Joey DeGrandis cumule quasiment 33 ans de souvenirs précis dans sa tête, et n’a aucune idée de ce que peut être un trou de mémoire ou un oubli. C’est à l’âge de dix ans que ses parents ont commencé à remarquer que quelque chose de spécial se passait avec leur fils, capable d’accumuler une quantité presque illimitée de données.

Si ses capacités mémorielles sont démesurées, Joey DeGrandis n’en souffre pas, bien au contraire, et il préfère épater ses camarades de classe. « Quand quelqu’un faisait référence à un évènement remontant à plusieurs années, j’étais capable de dire, sans aucun effort : “Ah oui, c’était un lundi” ou “c’était le 20 juin” » explique-t-il au quotidien britannique The Independant.

C’est en 2010 qu’il va pouvoir mettre un nom sur cette condition particulière. Alors qu’il regarde une émission de télévision américaine, 60 minutes, il tombe sur un reportage qui traite des individus qui ont les mêmes capacités mémorielles que lui. Il s’agit de l’hyperthymésie, du grec « hyper » pour désigner l’excès et « thymesis » pour désigner le souvenir. C’est une condition psychologique extrêmement rare induisant une « capacité exceptionnellement supérieure à accéder à des souvenirs autobiographiques ».

« J’étais en Californie car je faisais un road trip avec un ami et j’ai décidé d’aller consulter le médecin qui traitait tous ces gens qui me ressemblaient » explique l’homme, alors âgé de 26 ans. À ce jour, on ne compte qu’une trentaine de cas similaires à travers le monde. C’est le cas de Ann Kato, 48 ans, qui peut « se rappeler tous les jours de sa vie depuis qu’elle a 14 ans. Elle se souvient littéralement de tout ce qui lui est arrivé, tout ce qui était à la télévision et les grands événements mondiaux » explique James McGaugh, professeur en neurobiologie à l’Université de Californie, et devenu spécialiste des cas d’hyperthymésie.

« Souffrir d’hyperthymésie ne se limite pas à avoir une inégalable capacité à se souvenir de toutes sortes de détails. Cela suppose aussi que lorsqu’un événement négatif survient, il est bien plus difficile de tourner la page » souligne tout de même Joey DeGrandis. Toutefois, il se considère comme chanceux. « J’ai jusqu’à présent eu une vie plutôt heureuse donc j’ai surtout des souvenirs agréables ». Aujourd’hui, il est heureux de « prêter » son cerveau à la science et espère contribuer à la recherche de nouvelles connaissances sur le sujet.