Après la découverte de ces dents fossilisées, doit-on réécrire l’histoire de l’humanité ?

Crédits : Mainz Natural History Museum

La découverte de dents fossilisées vieilles de 9,7 millions d’années amène certains experts à se demander si l’Europe, et non l’Afrique, pourrait être le berceau de l’humanité.

Un groupe d’archéologues allemands découvraient il y a quelques mois dans l’ancien lit du Rhin des dents datées d’environ 9,7 millions d’années, appartenant à une espèce d’hominidés connue sous le nom d’australopithecus afarensis, comme la célèbre « Lucy », découverte en Éthiopie en 1974. Sauf que Lucy n’a que 3,2 millions d’années. « Je ne veux pas dramatiser outre mesure, mais il est possible que nous devions commencer à réécrire l’histoire de l’humanité », expliquait il y a quelques jours lors d’une conférence de presse Michael Ebling, le maire de Mayence, en Allemagne. Il y a en effet de quoi s’interroger.

« Ce sont clairement des dents d’australopithèque », explique le directeur du musée d’Histoire naturelle de Mainz, Herbert Lutz. « Leurs caractéristiques ressemblent aux découvertes africaines qui ont quatre à cinq millions d’années de moins que les fossiles découverts à Eppelsheim. C’est une chance incroyable », dit-il, « mais aussi un grand mystère ». Tandis que les grands singes existaient déjà en Europe à cette période, comme en attestent certains fossiles, des preuves suggérant la présence d’hominidés n’ont jamais été établies sur le Vieux Continent à cette époque. Le consensus scientifique actuel suggère que les humains modernes sont d’abord apparus en Afrique de l’Est il y a 400 000 à 200 000 ans, avant de se répandre sur le globe il y a quelques 70 000 ans.

La canine supérieure/Crédits : Musée d’Histoire naturelle de Mayence

Les deux dents, une molaire et une canine, qui appartiennent à un seul et même individu, avaient été découvertes dans la ville d’Eppelsheim, près de Mayence en Allemagne, en septembre 2016. Les archéologues expliquent ici avoir préféré attendre pour annoncer la nouvelle et être certains, après recherches, de la datation des fossiles. Des tests plus poussés sont d’ores et déjà prévus pour tenter d’en savoir davantage. Notez par ailleurs que les dents seront exposées au Musée d’Histoire naturelle de Mayence à partir de la fin du mois d’octobre.

Les résultats de cette étude, toujours en cours, sont disponibles en pré-impression directement en ligne, ici.

Source