Un anti-inflammatoire inclus dans le traitement contre le mélanome offre des résultats prometteurs

Mélanome cancer de la peau
Crédits : National Cancer Institute

Pour la toute première fois, l’ajout d’un anti-inflammatoire dans le traitement contre le mélanome va être testé, après que des chercheurs ont découvert sa capacité à empêcher la progression ou la récidive des cancers de la peau.

Chaque année en France, ce sont plus de 12 000 nouveaux cas de mélanomes qui sont diagnostiqués. Parmi eux, entre 2 500 et 3 000 vont se métastaser, sans compter les risques importants de rechute, des chiffres en hausse constante qui pourraient être multipliés par deux dans seulement vingt ans.

Toutefois un espoir pour le traitement de cette maladie de peau arrive de Toulouse. En effet, des chercheurs vont inclure un simple anti-inflammatoire dans le protocole de soins des cancers de la peau, dont la combinaison avec le traitement « classique » pourrait bien briser ce cercle vicieux. Cet anti-inflammatoire est actuellement utilisé pour des maladies auto-immunes comme le psoriasis, la maladie de Crohn, ou encore la polyarthrite rhumatoïde. C’est ce qu’expliquent les équipes des chercheurs Bruno Ségui, biologiste au Centre de recherches en cancérologie de l’Oncopole de Toulouse et Nicolas Meyer, onco-dermatologue à l’IUCT Oncopole. En tout, ce sont six patients aujourd’hui atteints d’un cancer de la peau agressif qui s’apprêtent à participer à la phase 1 des essais de ce nouveau complément de traitement.

« Quand on utilise l’immunothérapie, on crée une inflammation dans le cancer. Et cette inflammation va avoir un effet négatif. Elle va permettre aux cellules cancéreuses de se protéger de l’immunothérapie et la tumeur peut reprendre sa progression », explique Bruno Ségui à l’AFP, repris par 20minutes. Avec cette technique, il compte s’en prendre au « chef d’orchestre des inflammations », selon ses mots, à savoir la TNF (Tumor necrosis factor), présente dans le mélanome. « Avec l’anti-TNF, le but est d’éteindre l’inflammation et de laisser le système immunitaire éteindre la tumeur », précise-t-il.

Cette découverte et l’avancée des tests réalisés seront présentées par l’équipe de Bruno Ségui au cours de l’Oncoweek organisée par l’Oncopole de Toulouse – en parallèle à la journée mondiale contre le cancer – et qui se déroulera du 3 au 7 février prochain.