En Antarctique, une « supercolonie » de 1,5 million de manchots Adélie a été découverte !

Thomas Sayre-McCord/WHOI/MIT

Une équipe de chercheurs a fait la découverte d’une « supercolonie » de manchots Adélie, jusqu’alors inconnue. Plus d’1,5 million d’animaux étaient cachés à la vue des Hommes, nichés dans les Dangers Islands de l’Antarctique.

Il y aurait plus de 750 000 couples vivants sur ces îles – 1,5 million d’animaux au total. C’est plus que les effectifs combinés du reste de la péninsule antarctique. Vous les retrouverez nichés dans l’archipel des « Dangers Islands », une zone particulièrement hostile et peu accessible qui abrite ainsi, aujourd’hui, la plus importante population de manchots Adélie de la Péninsule Antarctique. Les résultats de cette étude ont été publiés dans Scientific Reports.

Non seulement la découverte est un rappel incroyable que nous avons encore beaucoup à découvrir sur notre monde, mais elle donne aussi de l’espoir aux scientifiques et conservationnistes. Il y avait en effet des craintes que l’espèce soit en déclin rapide d’ici la fin du siècle en raison du changement climatique. Les chercheurs savaient déjà qu’une colonie importante d’environ 300 000 couples peuplait l’une des îles – Heroina Island – mais ces nouvelles observations doublent aujourd’hui les effectifs.

« Jusqu’à récemment, les Dangers Islands n’étaient pas considérées comme un habitat important pour les manchots », note Heather Lynch, écologiste à l’Université Stony Brook (États-Unis) et co-auteure de l’étude. « Au début, j’ai pensé que c’était une erreur, mais quand nous avons mis la main sur des images satellites commerciales haute résolution, nous avons su que c’était une découverte majeure ».

Suite à la remise des premières images satellite, les chercheurs ont alors mis en place une expédition – financée par le milliardaire Ray Dalio – pour se rendre sur place en décembre 2015 : il y aurait au total plus de 750 000 nids (751 527, pour être exact). Un décompte précis qui servira de point de référence pour les changements éventuels futurs. : « C’est incroyable de pouvoir encore découvrir de telles populations aujourd’hui », se réjouit Stéphanie Jenouvrier, chercheuse au CNRS qui a participé à ces travaux.

Maintenant que les effectifs sont connus, des mesures de protection pourront être mises en place. Les chercheurs appellent ainsi à ce que cette zone soit comprise parmi les futures aires maritimes protégées dont doivent discuter les États membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR).

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