Si les requins et les humains sont deux espĂšces qui sont trĂšs Ă©loignĂ©es aujourdâhui, elles partagent en rĂ©alitĂ© un ancĂȘtre commun qui vivait il y a environ 440 millions dâannĂ©es, comme le suggĂšre une rĂ©cente Ă©tude.
Cette dĂ©couverte a Ă©tĂ© faite par des chercheurs alors quâils Ă©tudiaient les ossements fossilisĂ©s dâun requin qui vivait durant le DĂ©vonien, une pĂ©riode gĂ©ologique qui sâĂ©tend dâil y a 416 millions dâannĂ©es Ă il y a 358 millions dâannĂ©es. Câest dâailleurs durant cette pĂ©riode gĂ©ologique que les animaux Ă quatre pattes ont commencĂ© Ă sortir de lâeau pour coloniser les terres.
En Ă©tudiant les restes de ce requin vieux de 385 millions dâannĂ©es, ces chercheurs ont pu dĂ©duire que les requins et les ancĂȘtres des humains se sont sĂ©parĂ©s durant le Silurien, une autre pĂ©riode gĂ©ologique qui elle, sâĂ©tend dâil y a 443 millions dâannĂ©es Ă il y a 416 millions dâannĂ©es. Câest durant cette Ăšre du Silurien que les premiers champignons et arthropodes – comme les arachnides – se sont dĂ©placĂ©s sur la terre ferme. DĂ©crit pour la premiĂšre fois en 2001, ce requin avait des dents, contrairement Ă ce que lâon pensait jusque-lĂ , affirme Michael Coates, professeur au dĂ©partement de biologie et dâanatomie Ă lâUniversitĂ© de Chicago aux Ătats-Unis.
Dans une nouvelle Ă©tude publiĂ©e dans le journal Royal Society B : Biological Sciences, les chercheurs ont voulu en savoir plus sur le Gladbachus adentatus, comme il a Ă©tĂ© baptisĂ© en 2001. Habituellement, les fossiles de requins «âne sont quâun fouillis dâĂ©cailles et de dents minuscules, sans grand-chose de plusâ», explique Michael Coates. En revanche, le G. adentatus avait un squelette articulĂ©, ce qui signifie que ses os Ă©taient toujours en place, bien que les restes Ă©taient «âcomplĂštement aplatisâ».
Mais ces derniers sont toutefois remarquables et indiquent que le requin avait une bouche large et des branchies Ă©vasĂ©es. AprĂšs lâavoir analysĂ© Ă lâaide dâune tomodensitomĂ©trie (TDM) Ă haute rĂ©solution, les chercheurs ont dĂ©couvert que lâanimal «âreprĂ©sente la pointe dâune branche, une pousse latĂ©rale, Ă partir de la base de lâarbre gĂ©nĂ©alogique des requins. En tant que tel, il rĂ©vĂšle de nouvelles informations sur la diversitĂ© des premiers requins auxquelles nous nâavions pas encore eu accĂšsâ», explique le professeur Coates.
Ces caractĂ©ristiques suggĂšrent que dâautres fossiles – mĂȘme plus anciens – dâĂ©cailles isolĂ©es proviennent en fait des premiers requins. Cette dĂ©couverte a aidĂ© les chercheurs Ă faire la nouvelle estimation quâau moins 440 millions dâannĂ©es se sont Ă©coulĂ©es depuis que les humains et les requins ont partagĂ© un ancĂȘtre commun, a prĂ©cisĂ© Coates.