Allons-nous vers un futur où les humains mangeront des graines de coton ?

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Crédits : Wikimedia Commons

Le coton pourrait dans un avenir proche devenir une importante source de protéines dans l’alimentation humaine. En effet, le département de l’Agriculture des États-Unis a récemment donné son feu vert pour la commercialisation d’un coton OGM dépourvu de la toxine qui rend habituellement ses graines impropres à la consommation.

Une décision sans précédent

Le 16 octobre 2018, le département de l’Agriculture des États-Unis a autorisé la commercialisation d’un coton baptisé TAM66274. Ce dernier a été modifié génétiquement afin de présenter un très faible taux de gossypol. Il faut savoir que le gossypol est un pigment jaune contenu en abondance dans les glandes microscopiques des graines des cotonniers.

Ce pigment assure habituellement une fonction défensive contre les insectes et les animaux herbivores. Mais il est toxique pour l’Homme, si bien que la consommation de coton sous la forme d’aliment n’a jamais vraiment été à l’ordre du jour.

Une folle quantité de protéines inexploitée !

Le fait est que la graine de coton contient tout de même 23 % de protéines ! À titre de comparaison, le riz blanc en contiendrait 7 %, le soja 12 % (sous forme de tofu), le blé 13 %, et le quinoa 14 %. Par ailleurs, il existe des pays où la base de la nourriture est composée de maïs ou de manioc, des
aliments encore moins riches en protéines.

Cotton Inc est une association de recherche et marketing à destination des agriculteurs. Celle-ci cofinance le projet de commercialisation de la fameuse graine de coton TAM66274. Son vice-président Kater Hake a déclaré ceci pour Bloomberg :

« Si tout le coton actuellement cultivé était remplacé par une variété comestible, nous aurions de quoi couvrir les besoins quotidiens en protéines de 600 millions de personnes ».

Crédits : Wikimedia Commons

Un ancien projet enfin concrétisé

Si l’association Cotton Inc est sur le point de commercialiser ce coton, le projet trouve à l’origine un certain Keerti Rathore, chercheur en biotechnologies de l’Université du Texas (États-Unis). Arrivé dans la région en 1995, ce dernier a dédié sa vie à la mise au point d’un coton propre à la consommation alimentaire. Et pourtant, la Science avait déjà produit dans les années 1970 des variétés de coton sans gossypol. Mais compte tenu de la fonction protectrice du pigment, ces variétés se sont révélées hypersensibles aux ravageurs et autres maladies.

Keerti Rathore et son équipe ont alors utilisé une méthode de modification génétique – l’ARN interférent (ARNi) – dans le but de réduire un gène au silence. Les chercheurs ont donc pu produire un coton dont les graines ne contiennent pas de gossypol, tout en laissant ce dernier présent dans les tiges et les feuilles afin d’assurer la protection de la plante durant sa culture.

Sources : AgriLife Today – Futura Sciences

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