2 milliards de dollars, voici ce que coûte l’éclatement d’un fût de déchets nucléaires !

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Alors qu’en janvier 2016, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a alerté sur le coût du stockage des déchets nucléaires, un quotidien américain est revenu sur un incident remontant à 2014, afin d’expliquer comment l’éclatement d’un seul fût de déchets nucléaires pouvait représenter une somme incroyablement élevée.

Le 25 septembre 2016, le Los Angeles Times est revenu longuement sur un accident dans le centre de stockage géologique de déchets nucléaires de Carlsbad, dans l’État du Nouveau-Mexique, aux États-Unis. En effet, en 2014, un seul fût de déchets radioactifs aura couté la somme astronomique de 2 milliards de dollars. Plus précisément, c’est la remise en état du site en lui-même qui aura nécessité cette somme. À cause de l’éclatement de ce fût, les opérations d’enfouissement sont suspendues jusqu’en 2021. Le site en question est le Waste Isolation Pilot Plant (WIPP), un lieu destiné à l’enfouissement de déchets nucléaires à longue vie, issus du programme d’armement nucléaire des États-Unis.

Le site, situé à une profondeur de 640 mètres (cavernes à sel), a une capacité de plusieurs centaines de milliers de fûts. Il s’agit du seul site de ce type sur le territoire américain après la construction d’un second à Yucca Mountain (Nevada), stoppé en 2011 par l’administration Obama.

Jusqu’à l’accident de 2014, le Wipp était présenté par le ministère de l’Énergie américain comme un exemple de sureté. Malgré son coût de construction s’élevant à 19 milliards de dollars, le site était prévu pour accueillir des déchets nucléaires pendant 35 ans et protéger l’environnement de toute fuite pendant des dizaines de milliers d’années. Cependant, une réaction chimique à l’intérieur d’un fût a provoqué sa rupture, tandis que des éléments radioactifs ont été libérés, comme du plutonium et de l’américium. Le site a d’ailleurs été contaminé par le système de ventilation, tandis que l’incident aurait été minimisé par les autorités compétentes.

La revue Nuclear Monitor avait à l’époque expliqué dans son numéro 787 que « tout ce qui n’aurait jamais dû se produire se produisit, et tout ce qui aurait dû fonctionner ne fonctionna pas ». En effet, les ingénieurs responsables avaient estimé qu’un tel accident ne pourrait se produire qu’une fois tous les 200.000 ans.

Sources : ReporterreLibération