L’astrologie est un sujet qui divise. Et si beaucoup n’y croient absolument pas, nombreux sont ceux qui s’y intéressent, portant un regard amusé et inquisiteur aux déclarations qui se basent sur elle. Et bien sûr, il y a aussi ceux qui y croient dur comme fer et qui vont jusqu’à consulter l’avis des astres avant de prendre une décision importante ou de se lancer sérieusement dans une relation où la compatibilité astrale pourrait ne pas être au rendez-vous. Le problème, c’est que si la mention de la position des planètes et des étoiles peut en effet laisser penser qu’il y a une part de science là-dedans, plusieurs recherches se sont intéressées à cette croyance répandue et n’ont pour l’heure pas trouvé quoi que ce soit pour étayer le travail des astrologues.
Une nouvelle étude s’est une fois de plus penchée sur cette question et montre que les astrologues font preuve de beaucoup de confiance… pour peu de résultats avérés.
Une nouvelle chance donnée à l’astrologie
De nombreuses recherches scientifiques ont déjà été réalisées sur l’astrologie, mais jusqu’ici, aucune preuve en sa faveur n’a été produite. En janvier 2024, une équipe a néanmoins encore une fois tenté d’étudier le sujet pour voir s’il y avait une quelconque validité (sans pour autant s’attendre à en trouver plus que les précédents chercheurs). Ils avaient à cette occasion examiné plusieurs caractéristiques de 308 personnes (de la religiosité aux convictions politiques) et divers résultats de vie (comme leur bien-être mental, leurs réalisations et l’activité de leur vie sociale), puis avaient comparé cela avec leur signe du zodiaque. Ils n’ont alors trouvé aucune connexion et étonnamment, les outils de tests de personnalité, pourtant souvent décriés pour leur manque de rigueur, avaient alors obtenu des résultats bien plus satisfaisants.
Cependant, ils ont été vivement critiqués par des astrologues pour avoir utilisé les signes solaires, alors que les astrologues affirment utiliser un thème astral bien plus complet. L’équipe a donc décidé de travailler avec six astrologues pour créer un test plus exhaustif et probant afin de voir si les astrologues pouvaient associer les personnes à leurs signes astrologiques.
Ce test amélioré a ensuite été soumis à 152 astrologues pour voir s’ils pouvaient faire mieux que le hasard en associant douze personnes avec le bon signe astrologique. Ces experts en astrologie étaient alors en grande majorité convaincus de pouvoir accomplir cette tâche avec une précision bien supérieure à la chance, ce qui aurait ainsi pu démontrer que le thème astral fournit bel et bien des informations fiables sur la personnalité et même le destin d’une personne.
Des astrologues très (trop) confiants en leurs compétences
Au cours de ces recherches, l’équipe a découvert que les astrologues plus expérimentés étaient plus confiants quant au nombre de personnes parmi les douze participants qu’ils avaient correctement associés (avec une estimation de dix bonnes réponses sur douze contre cinq pour les astrologues moins expérimentés). Cependant, dans les faits, cette confiance accrue ne s’est pas traduite par une meilleure performance. Finalement, tous ont obtenu des résultats correspondant à ce qu’on attendrait d’une sélection aléatoire de signes astrologiques. Pire encore, ceux qui se considéraient comme des experts de classe mondiale ont en moyenne deviné correctement 2,2 signes seulement sur les 12 proposés par l’équipe.
D’après les résultats, aucun astrologue n’a obtenu plus de cinq réponses correctes sur douze, alors que plus de la moitié d’entre eux croyaient en avoir réussi plus de cinq après avoir terminé l’épreuve. « Si les astrologues en tant que groupe avaient pu faire mieux que le hasard, la conception de cette étude aurait soutenu la conclusion que l’astrologie fonctionne », affirment les chercheurs dans un billet de blog. Néanmoins, « les astrologues de l’étude ont obtenu des résultats statistiquement indistinguables de ceux d’une sélection aléatoire. »
Il existe différentes écoles d’astrologie, mais ont-elles réussi à s’entendre ?
Pour établir une analyse aussi exhaustive que possible et mieux rendre compte des performances des astrologues, les scientifiques ont ici tenu à travailler avec des spécialistes provenant de différentes écoles d’astrologie (chinoise, occidentale, maya, etc.). Ils ont alors constaté que les astrologues hellénistiques avaient obtenu le meilleur résultat avec 2,9 sur 12 possibles. Cela restait néanmoins statistiquement aussi pauvre en résultats que le simple hasard.
L’équipe a également tenté de déterminer si les astrologues étaient au moins d’accord entre eux même s’ils s’étaient trompés dans leurs évaluations. Par exemple. Il était en effet possible qu’ils aient malgré cela choisi la même réponse incorrecte. Or, « les taux d’accord entre astrologues sont très faibles, allant d’environ 21 % à 28 % selon le niveau d’expérience. Cela suggère qu’il y a peu de consensus parmi les astrologues lorsqu’ils interprètent les mêmes signes, même parmi ceux ayant un haut niveau d’expérience. »
Malgré ces résultats pour le moins déplorables, les chercheurs ont tenu à soulever les limites de leur analyse. Ils rappellent notamment que ces recherches n’ont pas été évaluées par des pairs. Surtout, ils affirment que le niveau d’expérience des astrologues était auto-déclaré, ce qui ajoute une incertitude supplémentaire. « Une étude individuelle ne peut fournir que des preuves solides liées à une affirmation, pas de preuve définitive. Chaque étude, y compris celle-ci, doit être interprétée dans le contexte d’autres preuves. »
Reste que pour l’heure, toutes les études sérieuses sur l’astrologie semblent au moins s’accorder sur une chose : l’absence de validité des affirmations astrologiques.
