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Face à l’urgence climatique, le vélo devrait être préféré aux voitures électriques

Pour beaucoup, la transition écologique doit absolument passer par l’essor des véhicules électriques. Toutefois, une étude britannique publiée il y a trois ans expliquait déjà que cela prendrait trop de temps et qu’un moyen de transport propre déjà existant peut accélérer les choses : le vélo.

Agir dans les cinq prochaines années

En 2023, presque 26 millions d’automobiles électriques circulaient dans le monde, soit dix fois plus qu’en 2016. Depuis le milieu des années 2000 et l’apparition de ce type de véhicules, les ventes sont en constante progression. Toutefois, il faut souligner que le parc automobile mondial représente tout de même 1,4 milliard de véhicules. Alors que les voitures électriques incarnent pour un certain nombre de personnes la solution idéale pour faire avancer la transition écologique, tout le monde n’est pas forcément en phase avec cette idée.

Une étude publiée en 2021 dans la revue Transportation Research Part D : Transport and Environment laissait déjà penser que cette solution n’est pas viable sur le court terme. Selon les chercheurs de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), il faudra trop de temps pour qu’un nombre suffisant de véhicules électriques remplacent les véhicules thermiques. Or, l’urgence climatique est telle qu’il faudrait désormais d’agir dans les cinq prochaines années afin d’éviter le pire.

Les auteurs de l’étude ont observé pas moins de 4 000 personnes qui habitent dans certaines villes européennes comme Anvers, Barcelone, Londres, Rome ou encore Vienne. Durant deux années, les volontaires ont rempli environ 10 000 entrées dans un journal de voyage ou ils renseignaient leurs déplacements au quotidien. Ensuite, les chercheurs ont calculé l’empreinte carbone de chaque personne.

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Le vélo pour des effets sur le court terme

Selon les résultats, les volontaires qui se déplaçaient quotidiennement en vélo émettaient 84 % de carbone en moins que les autres. Dans une moindre mesure, une personne utilisant un vélo plutôt qu’une voiture une fois par semaine économiserait 500 kg de CO2, soit l’équivalent des émissions d’un vol allez simple Londres-New York.

« Si seulement un citadin sur cinq modifiait de manière permanente son comportement en matière de déplacements au cours des prochaines années, nous estimons que cela réduirait les émissions de tous les déplacements en voiture en Europe d’environ 8 %.« , a déclaré Christian Brand, principal auteur de l’étude dans un article publié par The Conversation.

Par ailleurs, les chercheurs ont également comparé le cycle de vie de chacun des modes de déplacement. Le calcul intégrait principalement la fabrication des équipements et leur fonctionnement. Ainsi, les émissions des vélos sont trente fois inférieures à celles des voitures thermiques et dix fois inférieures à celles des voitures électriques. Les chercheurs sont formels : les déplacements à vélo (et à pied) sont les plus à même d’agir à court terme pour la lutte contre le réchauffement climatique.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.