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Toyota estime que passer à la voiture électrique n’est pas une solution miracle

Le constructeur automobile nippon Toyota ne considère pas le tout électrique comme la solution ultime d’un point de vue environnemental. Ainsi, la marque mise davantage sur la technologie hybride et reste encore assez timide concernant les véhicules 100 % électriques.

Une mesure qui fâche

En 2019, Toyota avait fait couler beaucoup d’encre en déclarant que personne n’était prêt à lancer une voiture autonome de niveau 5, c’est-à-dire capable d’une conduite autonome intégrale. Cette déclaration avait mis des bâtons dans les roues de Tesla et Elon Musk qui avaient déclaré que ce niveau d’autonomie allait être disponible avant la fin de l’année en « accès anticipé », chose qui bien sûr n’est encore jamais arrivée.

Dans un article du magazine Autocar du 9 juillet 2022, Toyota a cette fois montré son scepticisme quant au tout électrique dans l’automobile. Interrogé pour l’occasion, Gill Pratt, le PDG du Toyota Research Institute, a expliqué que le constructeur nippon ne voit pas le tout électrique comme une solution miracle. Or, si Toyota commence effectivement à fabriquer des voitures 100 % électriques, les débuts sont logiquement timides.

Pour Gill Pratt, le tout électrique fait l’objet d’un important battage médiatique. Or, il estime que c’est mauvais, car cela génère davantage d’investissements dans une approche plutôt qu’une autre. Il pointe principalement du doigt l’obligation de passer à l’électrique partout en Europe dès 2035. Selon lui, cette mesure laisse trop peu de marge aux constructeurs et ne permet pas d’approfondir la recherche de technologies alternatives.

Adapter les solutions aux différentes régions du monde

Gill Pratt a évoqué l’hybride rechargeable comme étant une solution intéressante, bien qu’imparfaite. L’intérêt serait de pouvoir exploiter les batteries à leur plein potentiel et donc de bénéficier d’une bonne autonomie. Par ailleurs, si le fait de se rapprocher le plus possible du zéro émission semble être le but de nombreux constructeur, Gill Pratt pense que cela n’existe pas.

« Les voitures ‘zéro émission’ ne signifient pas zéro émission. Qu’en est-il de l’infrastructure ? Qu’en est-il de la génération d’énergie ? Qu’en est-il de la disponibilité des matériaux ? » questionne-t-il.

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Crédits : Porsche

Selon le PDG du Toyota Research Institute, le mieux serait d’adapter les solutions aux différentes régions du monde. Par exemple, en Norvège, la disponibilité en énergie verte est telle que les voitures électriques peuvent rouler très proprement. De plus, ce pays a massivement investi dans l’infrastructure de charge. En revanche, la situation de l’Europe de l’Est n’est absolument pas la même. En effet, générer de l’énergie dépend encore beaucoup du charbon et l’infrastructure de charge est très en retard. Le modèle que représente la Norvège n’est donc pas applicable partout, en tout cas pour le moment.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.