Une voile solaire brûle dans l’atmosphère après une démonstration de trois ans

LightSail 2 voile solaire
Une illustration du vaisseau spatial LightSail 2 se désintégrant dans l'atmosphère terrestre. Crédit : Planetary Society/Robert Lea

Après plus de trois ans à faire le tour de la Terre, la mission LightSail 2 a finalement brûlé dans l’atmosphère. Le satellite visait à démontrer l’efficacité d’une voile solaire dans l’espace. À terme, ce type de structure pourrait aider à propulser des vaisseaux vers d’autres étoiles.

Lancé en juin 2019 par une Falcon Heavy de SpaceX, Lightsail 2 était un petit satellite chargé d’un seul objectif: tester le principe de la voile solaire. L’idée serait d’utiliser les photons solaires pour assurer la propulsion d’une sonde ou d’un vaisseau, comme pourrait le faire un voilier s’appuyant sur la force du vent. À terme, ce type de propulsion pourrait aider à parcourir de plus longues distances tout en économisant de l’énergie.

Quelques jours après sa mise en orbite, le système Lightsail 2 (10 × 10 × 30 cm), placé à environ 720 km d’altitude, avait réussi le déploiement de sa voile solaire de trente-deux mètres carrés. L’idée était que les photons de la lumière solaire, en frappant cette voile, puisse générer de minuscules quantités de poussée, permettant à l’engin de changer d’orbite.

Clap de fin

En trois ans et demi, LightSail 2 a magnifiquement démontré ce concept, parcourant plus de huit millions de km autour de la Terre tout en ajustant son orbite en permanence pour se maintenir en l’air. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le 17 novembre dernier, la traînée a finalement remporté son « bras de fer », emportant le satellite au coeur de l’atmosphère terrestre, qui s’est ensuite chargée de détruire toutes les preuves.

« Au cours de sa mission prolongée, LightSail 2 a continué à nous en apprendre davantage sur la navigation solaire et a réalisé sa navigation solaire la plus efficace, mais cela a été suivi d’une augmentation de la traînée atmosphérique en partie due à l’augmentation de l’activité solaire« , a déclaré Bruce Betts, responsable du programme LightSail. « Le vaisseau spatial a disparu, mais les analyses de données et le partage des résultats se poursuivront« .

LightSail 2 voile solaire
Une photo de la Terre prise par LightSail 2 en 2019. Crédits : The Planetary Society

Viser les étoiles

Rappelons qu’une autre voile est actuellement dans l’espace, libérée par la mission Artemis 1 sur sa route vers la Lune. La mission Near-Earth Asteroid (NEA) Scout, fruit d’un projet conjoint entre le Marshall Space Flight Center (MSFC) de la NASA à Huntsville, en Alabama, et le Jet Propulsion Laboratory (JPL), en Californie, utilisera une voile solaire de 86 mètres carrés pour voler vers l’astéroïde 2020 GE, une petite roche d’environ dix-huit mètres de diamètre.

Les données de LightSail 2 et de Near-Earth Asteroid (NEA) Scout éclaireront les futures missions de navigation solaire. À plus long terme, ces structures ultra légères, couplées à de puissants lasers, pourraient aider à viser d’autres systèmes stellaires à des vitesses relativistes. En cas de succès, nous pourrions atteindre Proxima du Centaure – l’étoile la plus proche du Soleil – en vingt ans, contre plusieurs milliers d’années avec les systèmes de propulsion chimiques actuellement utilisés.