Une ONG exhorte l’Inde à ne pas récupérer le corps de l’Américain tué par les Sentinelles

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Crédits : Christian Caron / Creative Commons A-NC-SA

Récemment, un américain « prêcheur » de 27 ans a été tué par le peuple des Sentinelles, une tribu qui vit en autarcie au large des côtes indiennes. Or, l’ONG Survival International vient de demander aux autorités indiennes de renoncer à récupérer le corps. Pourquoi une telle déclaration ?

Un événement tragique

La tribu des Sentinelles vit sur une île de l’archipel d’Andaman-et-Nicobar, situé dans le golfe du Bengale au large des côtes est de l’Inde. Les autorités indiennes interdisent formellement de se rendre à moins de cinq kilomètres de cette île. En effet, le danger est bien réel car les membres de la tribu – dont le nombre est estimé entre 50 et 200 – attaquent quiconque s’approche de trop près de leur territoire.

Le 16 novembre 2018, l’américain John Chau, qui avait déjà tenté plusieurs fois d’atteindre l’île de North Sentinel sans succès, a finalement réussi à se rendre sur la plage. Dès son arrivée, l’homme a été tué sans sommation. L’intéressé semblait vouloir entrer en contact avec le peuple autochtone – par ailleurs très spirituel et en phase avec la nature – afin de leur transmettre la parole de Dieu.

Crédits : Wikipedia

La récupération du corps du défunt

Il faut savoir que les Sentinelles rejettent avec hostilité les tentatives de contact du monde extérieur. Peut-être ont-il conscience du danger sanitaire que représente une quelconque intrusion dans leur milieu. Quoi qu’il en soit, l’ONG Survival International, luttant depuis 1969 pour les droits des peuples indigènes, exhorte l’Inde à ne pas tenter de récupérer le corps de John Chau encore présent sur l’île.

« Toute tentative de cet ordre est extrêmement dangereuse, à la fois pour les fonctionnaires indiens, mais également pour les Sentinelles, qui risquent d’être décimés si des maladies extérieures sont introduites. Le risque d’une épidémie mortelle de grippe, de rougeole ou d’une autre maladie extérieure est bien réel et augmente avec chaque contact de ce type. Par le passé, lors de situations similaires, ce genre d’initiatives ont amené les Sentinelles à tenter de défendre leur île par la force », a déclaré Stephen Corry, directeur de Survival International dans un communiqué du 26 novembre 2018.

L’intéressé évoque également un « allègement des restrictions concernant la visite des îles » en projet – à l’initiative de l’Inde – une mesure qui devrait être révoquée. Selon Stephen Corry, la zone d’exclusion autour de l’île des Sentinelles doit être « strictement appliquée ». Enfin, le directeur de Survival International indique que de manière générale, les peuples autochtones non contactés sont fortement menacés si leur préservation du monde extérieur n’est pas assurée.

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