Un tout nouveau type de neurones propre aux humains a été découvert

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Crédit : Wikimédia

Qu’est-ce qui rend le cerveau humain si spécial ? Un élément de réponse nous vient peut-être d’une étude récemment publiée, qui rapporte la découverte de nouvelles cellules cérébrales : de nouveaux neurones aux aspects buissonnants. Pour l’heure, ceux-ci n’ont été observés que chez l’Homme.

Dites bonjour aux « neurones de la rose musquée ». Pourquoi ce nom ? Parce que « c’est très touffu », explique Trygve Bakken, chercheur au Allen Institute for Brain Science de Seattle (États-Unis) et principal auteur de l’étude. Ces neurones présentent en effet de longues branches appelées dendrites, qui reçoivent des signaux d’autres neurones. Ces dendrites sont « très compactes avec beaucoup de points de branchement », poursuit le chercheur, qui détaille un « aspect buissonnant ».

Les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Nature Geoscience, expliquent avoir documenté ces nouvelles cellules en examinant le tissu cérébral de deux hommes d’âge moyen, décédés. En examinant les gènes de ces neurones, ils ont alors découvert que ceux-ci agissaient différemment. « Il y a un certain nombre de gènes qui sont activés juste dans cette cellule et pas dans d’autres », poursuit le chercheur. Ces cellules agiraient comme des neurones inhibiteurs, restreignant l’activité d’autres neurones. « Ils ont le potentiel de freiner l’excitabilité » des neurones pyramidaux, qui représentent les deux tiers de tous les neurones du cortex. Mais quant à la manière dont cela influence le comportement du cerveau, « nous ne savons pas encore vraiment », avouent les scientifiques.

neurone rose musquée
Crédits : Tamas Lab / Université de Szeged

Ces nouveaux neurones constituent par ailleurs environ 10 % de la première couche du néocortex, la région la plus externe du cerveau responsable de la conscience et de nombreuses autres fonctions probablement uniques à notre espèce. Fait intéressant : ces neurones « de la rose musquée » n’ont pas été observés chez les rongeurs, « ajoutant ces cellules à une très courte liste de neurones spécialisés qui peuvent exister uniquement chez les humains ou seulement dans les cerveaux de primates », peut-on lire dans l’étude.

La prochaine étape consistera à rechercher ces mêmes neurones dans d’autres parties du cerveau (couches inférieures) et à explorer leur rôle potentiel. Si nous ne pouvons dire avec certitude si ces cellules sont véritablement uniques aux humains, le fait qu’elles ne soient pas observées chez les rongeurs prouve une fois de plus que ceux-ci ne peuvent constituer des modèles d’études, en particulier pour les maladies neurologiques. « Nos cerveaux ne sont pas simplement des cerveaux de souris agrandis », conclut le chercheur.

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