Une étude de la Fondation Descartes pour l’Information a analysé le comportement en ligne d’un certain nombre de français durant un mois. Selon les responsables de ces travaux, il est question d’une méthodologie innovante permettant une description plus précise des comportements.
Une étude via un algorithme de classification
Il ne fait aucun doute que le développement d’Internet a permis un accès rapide et efficace à ce que l’on considère comme des sources d’information médiatique fiables, et ce malgré la présence de nombreuses fake news. Mais comment les Français exploitent-ils cette mine d’informations ? Le 30 août 2021, The Conversation a publié le compte-rendu d’une étude menée en partenariat avec la Fondation Descartes pour l’Information. Participant à ces recherches, la société Respondi – experte en études de marché – a enregistré durant un mois 100 % de l’activité de 2 372 volontaires représentatifs de la population française. La base de données résultant de cette opération contenait toutes les adresses URL visitées par les participants sur n’importe quel support, qu’il s’agisse d’un ordinateur, d’un smartphone ou d’une tablette.
Un algorithme de classification a permis d’identifier 2 946 sources web d’information médiatique. Or, ces sources concernent les sites de chaînes TV, de radios, de la presse papier ou encore, d’agrégateurs d’informations (ex : MSN actualité). Il était aussi question de médias dits alternatifs que l’on accuse souvent de publier des fake news. Par ailleurs, l’algorithme n’a pas eu accès à l’activité sur les réseaux sociaux, mais n’en a pas totalement ignoré le contenu. Par exemple, un participant cliquant sur une vidéo ou un article est souvent redirigé vers la plateforme web correspondante.
Des temps de connexion très variables
A la fin des 30 jours, les participants ont reçu un questionnaire. Celui-ci a permis d’établir leur profil sociologique, tout en obtenant des informations sur leur rapport à l’information médiatique. Selon les résultats, les volontaires se sont très peu informés sur Internet, avec seulement 3 % du temps passé sur des médias. Or, ceci correspond à seulement cinq minutes de connexion par jour. Il s’agit d’un temps quotidien quatre fois plus réduit que celui alloué en moyenne aux médias sur un support beaucoup plus classique : la télévision.
Ces fameuses cinq minutes par jour sont donc une moyenne, si bien que les comportements d’information en ligne sont très variables. En effet, 17 % des participants n’ont consulté aucun média en 30 jours, 5 % d’entre eux y ont passé plus d’une dizaine d’heures. Par ailleurs, les personnes les plus intéressées par les médias en ligne semblent être les 50 ans et plus.
Désinformation et « papillonnage »
Évoquons également 39 % des volontaires ayant passé 11 % de leur temps quotidien sur Internet à consulter des sites réputés pour leurs fake news, sur des sujets sociaux et politiques. Le profil de ces internautes est très souvent le suivant : des hommes vivant seuls, intéressés par l’actualité, mais n’ayant aucune confiance en les médias, le gouvernement et les institutions. Néanmoins, les volontaires ayant visité des sites de fake news relatives à la santé comptent davantage de femmes et de retraités.
L’étude révèle également des comportements de papillonnage, c’est-à-dire passant rapidement d’une source à une autre. En général, le temps de connexion sur une source est de moins de deux minutes en moyenne et 4 minutes chez 6 % des volontaires les plus informés. De plus, 40 % du temps que les participants ont consacré à s’informer sur Internet concerne 26 médias différents, dont le Top 5 est composé de Wikipédia, Le Figaro, Ouest France, France Info et 20 Minutes.