Affluent du célèbre fleuve Mékong, la rivière Kok pose d’importants problèmes en Thaïlande. Les autorités et la population de l’ouest du pays incriminent la Birmanie voisine, une situation à l’origine d’une possible future crise sanitaire et environnementale de grande ampleur.
Des niveaux d’arsenic élevés
Pour rappel, la Thaïlande est actuellement en conflit avec son voisin à l’est, le Cambodge. Les deux pays ne s’accordent toujours pas sur le tracé de la frontière défini suite à un traité de 1907, redéfinissant les contours du Royaume de Siam (Thaïlande) et le Cambodge qui se trouvait sous l’administration de l’Indochine française. Et si la Thaïlande avaient également des problèmes avec son voisin de l’ouest, la Birmanie (Myanmar) ?
L’objet de la discorde est la rivière Kok, dont la couleur a récemment viré au orange pour des raisons assez obscures. Prenant sa source en Birmanie dans la chaîne montagneuse Daen Lao Range, ce cours d’eau long de 285 km entre ensuite en Thaïlande à Tha Ton et traverse la province de Chiang Rai, avant de se jeter dans le quatrième plus important fleuve d’Asie, le Mékong.
Selon un article du média thaïlandais Khaosod publié fin mai 2025, le gouvernement a confirmé des niveaux élevés d’arsenic dans l’eau au mois d’avril. Le 12 juillet 2025, le New York Times a publié un court reportage sur Facebook, relatant la situation. Désormais, il est conseillé aux communautés locales de n’utiliser l’eau de la rivière en aucun cas. Mais que se passe t-il réellement ?

Un situation très difficile
En réalité, les pollutions ont débuté en septembre 2024, suite au défrichage de vastes zones forestières du coté birman. Les autorités thaïlandaises ont évoqué des exploitations d’or mais le volume d’effluents chimiques présent dans la rivière Kok laissent davantage penser à des opérations d’extraction de terres rares. Rappelons tout de même que l’acide arsénique peut être cancérigène, tandis que les effets d’autres métaux comme le cadmium peuvent sur le long terme engendrer des atteintes rénales et osseuses, entre autres.
De plus, la situation se complique puisque le territoire birman en question est sous le contrôle du peuple Wa, un groupe ethnique indépendantiste connu pour divers agissements. En effet, les Wa produisent des drogues et vendent des ressources naturelles à la Chine sans aucun contrôle des autorités birmanes.
Côté thaïlandais, les communautés vivant près de la rivière Kok dépendent de cette dernière pour s’abreuver, se laver, pêcher mais également, irriguer leurs cultures. Suite aux recommandations officielles, ces personnes tentent de récupérer l’eau de pluie pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de personnes sont désormais en proie à une crise sanitaire et environnementale de grande ampleur. Enfin, le Mékong lui-même est menacé, pourtant vital pour des millions de personnes.
