Bientôt un test unique pour détecter le risque de quatre cancers ?

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Des chercheurs développent un test « révolutionnaire » capable de prédire le risque pour une femme de développer quatre types de cancers. Pour le diagnostic, un simple échantillon prélevé lors du dépistage du col de l’utérus serait nécessaire.

Le cancer de l’ovaire est responsable de la plus grande proportion de décès associés aux cancers gynécologiques. Actuellement, dans 75 % des cas, cette maladie est diagnostiquée à un stade tardif, lorsque les tumeurs se sont trop propagées. Être capable de détecter ce cancer plus tôt pourrait donc améliorer les résultats du traitement.

Le cancer du sein est quant à lui le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes. En France, il représente également la première cause de décès par cancer dans le même échantillon. La maladie est généralement détectée au moyen d’une mammographie suivie d’une biopsie. Toutefois, la situation pourrait bientôt évoluer.

Selon deux articles publiés dans la revue Nature Communications, dans quelques années, l’analyse des cellules endocervicales (qui tapissent le col de l’utérus) provenant d’un frottis de routine pourrait en effet permettre la détection des cancers de l’ovaire et du sein à un stade précoce ou de prédire leur probabilité de développement. Une telle approche pourrait ainsi favoriser les chances de survie.

Identifier la « signature » de chaque cancer

Dans le cadre de récents travaux, une équipe dirigée par Martin Widschwendter, de l’Université d’Innsbruck, a analysé des échantillons de cellules endocervicales de 242 femmes souffrant d’un cancer de l’ovaire et de 869 femmes sans cancer. Les chercheurs ont ensuite mesuré 14 000 changements épigénétiques et identifié une signature ADN unique pouvant être utilisée pour prédire la présence d’un cancer de l’ovaire. Grâce à ces données, les chercheurs ont ensuite pu identifier 71,4 % des femmes de moins de 50 ans et 54,5 % des femmes de plus de 50 ans atteintes de cancers de l’ovaire avec une spécificité de 75 %.

Dans le cadre d’une seconde étude, les chercheurs ont analysé les changements épigénétiques dans des échantillons de cellules endocervicales de 329 femmes atteintes d’un cancer du sein avec un mauvais pronostic et de 869 femmes sans cancer. Là encore, les chercheurs ont pu identifier les femmes souffrant d’un cancer sur la base de leur signature épigénétique dans plus de 75% des cas. Ces résultats ont ensuite été confirmés dans un plus petit ensemble d’échantillons.

« Créer un nouvel outil de dépistage des quatre cancers les plus répandus qui affectent les femmes, en particulier ceux qui sont actuellement les plus difficiles à détecter à un stade précoce, à partir d’un seul test pourrait être révolutionnaire« , souligne au Guardian Athena Lamnisos, directrice générale d’Eve Appeal, qui finance la recherche avec le Conseil européen de la recherche.

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Deux autres cancers à l’étude

D’autres résultats sont également attendus sur la capacité de ce même test à prédire le cancer de l’utérus et du col de l’utérus.

À l’avenir, ce type d’approche pourrait révolutionner le dépistage et permettre une approche plus personnalisée de la prévention et de la détection du cancer. Après analyses de leurs échantillons, les femmes pourraient obtenir des scores de risque distincts pour chacun des quatre cancers. Celles qui auront des scores élevés pourraient alors se voir proposer une surveillance plus active, des mammographies régulières ou une chirurgie de réduction des risques.