La Terre pèse désormais six ronnagrammes

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La Terre vue de la Lune (Apollo 8). Crédits : NASA/Bill Anders

Des chercheurs ont voté vendredi dernier de nouveaux préfixes métriques pour exprimer les plus grandes mesures de notre monde : les ronnagrammes et les quettamètres. La dernière fois que de nouveaux préfixes intégraient officiellement le système métrique, c’était il y a plus de trente ans. À l’époque, des chimistes souhaitant exprimer de vastes quantités moléculaires avaient soutenu l’ajout de zetta et de yotta.

Ces nouveaux changements ont été votés par des scientifiques et autres représentants gouvernementaux lors de la 27e Conférence générale des poids et mesures qui a lieu tous les quatre ans au château de Versailles. Concrètement, ces préfixes faciliteront l’expression de très grandes quantités. Jupiter aurait par exemple une masse d’environ deux quettagrammes (un deux suivi de 30 zéros), tandis que la Terre aurait une masse de six ronnagrammes (un six suivi de 27 zéros).

De précédentes estimations avaient évalué la masse de notre planète à environ 5 974 septillions de kilos (soit 5 974 suivi de 24 zéros). Cependant, ces calculs étaient basés sur la mesure de la gravité terrestre. Plus récemment, des chercheurs ont pu préciser cette estimation en s’appuyant sur les particules les plus insaisissables de l’Univers : les neutrinos. Grâce aux données de l’instrument IceCube, ils ont en effet pu déterminer combien de neutrinos étaient arrivés sur Terre pour la traverser sans en être sortis sur un certain laps de temps. Ces résultats leur ont ensuite permis d’estimer la quantité de masse bloquant ces neutrinos : environ six septillions kg à l’époque, soit six ronnagrammes aujourd’hui.

Au cours de cette étude, les chercheurs ont également déterminé que la masse du noyau de la Terre représente environ 45 % de la masse totale de la planète, soit 2,72 ronnagrammes environ.

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Crédits : NASA/Reid Wiseman

Nous sommes tranquilles pour au moins vingt ans

Rappelons que les préfixes métriques doivent être raccourcis à leur première lettre. Au cours de ces dernières années, certains médias utilisaient des préfixes non officiels pour le stockage de données, tels que les brontobytes et les hellabytes (utilisés par Google pour les octets depuis 2010). Cependant, les lettres B et H étaient déjà prises, excluant ainsi bronto et hella. Les seules lettres qui n’étaient pas utilisées pour d’autres unités ou d’autres symboles étaient R et Q.

En outre, la convention veut que les plus grands préfixes se terminent par un A (les plus petits par un O), ce qui a donc donné ronna et quetta. Ces deux nouveaux préfixes devraient pouvoir satisfaire les besoins mondiaux en nombres plus élevés pour les vingt ou vingt-cinq prochaines années.