Le statut socio-économique façonnerait le cerveau des individus

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Une étude américaine récente a tenté de démontrer que le statut socio-économique pouvait affecter le volume de matière grise. En revanche, certains leviers permettent d’atténuer ce phénomène.

1,6 % des variations dans le volume total du cerveau

La matière grise est la partie des tissus du système nerveux central composée notamment des corps cellulaires et de l’arbre dendritique des neurones. Essentielle, elle peut subir des altérations ou une réduction de volume. En 2019 par exemple, une étude a permis de corréler une trop grande quantité de graisse corporelle à une diminution du volume de matière grise.

Et si le volume de matière grise pouvait être également influencé par le statut socio-économique des personnes ? Le 18 mai 2022, l’Université de Pennsylvanie (États-Unis) a justement publié une étude sur le sujet dans la revue Science Advances. Selon les neurologues, certains facteurs tels que le niveau d’éducation, le montant des revenus ou encore le lieu de vie sont en lien avec le volume relatif de matière grise ainsi que l’architecture du cerveau.

L’étude a eu recours à une base de données britannique connue sous le nom de Biobank. Les résultats ont permis de corréler le statut socio-économique des personnes à environ 1,6 % des variations dans le volume total du cerveau. Par ailleurs, certaines régions seraient davantage concernées comme le cervelet qui joue un rôle dans l’équilibre et la coordination des mouvements.

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Il est possible d’atténuer le phénomène

Selon Gideon Nave, un des chercheurs de l’étude, les corrélations identifiées par l’étude entre le statut socio-économique et le volume de matière grise dans tout le cerveau sont petites. En revanche, dans la mesure où l’échantillon de l’étude était très large, il est tout à fait possible d’avoir confiance dans la fiabilité des résultats.

La santé physique et mentale peut être en lien avec le statut socio-économique, il ne s’agit pas vraiment d’une nouveauté en soi. En revanche, la science ne sait pas vraiment comment se produit ce phénomène. Les chercheurs pensent ici que la moitié des corrélations s’expliquaient par la génétique au niveau des régions contrôlant la communication et l’autre moitié au niveau du cervelet notamment. Pour eux, le statut socio-économique des personnes « s’inscrirait dans leur peau« , en quelque sorte.

Enfin, les scientifiques ont expliqué que ces différences concernant le poids du statut socio-économique sur le volume de matière grise pourraient être atténuées. Plusieurs actions politiques dans certains quartiers pourraient aller dans ce sens comme la création d’écoles maternelles gratuites et efficaces ou encore l’amélioration de la qualité de l’air.