La NASA pourrait visiter un astéroïde qui menaçait autrefois la Terre

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Illustration de la sonde Osiris-Rex survolant la surface de l'astéroïde Bennu. Crédits : NASA / Goddard / Université de l'Arizona

Le vaisseau spatial OSIRIS-REX, qui vient de collecter des échantillons de l’astéroïde Bennu, pourrait visiter une deuxième roche spatiale : Apophis. Le projet sera bientôt soumis à la NASA. 

Le 21 octobre dernier, quatre ans après son lancement, la sonde américaine OSIRIS-REX se posait sur l’astéroïde Bennu à plus de 330 millions de kilomètres de la Terre. L’idée était de recueillir au moins soixante grammes d’échantillon dans le but de les ramener vers la Terre.

Cette opération réussie, il est désormais prévu que la sonde revienne sur Terre le 24 septembre 2023 pour déposer ses échantillons. Le matériel, quasiment inchangé depuis 4,6 milliards d’années, sera ensuite étudié par des scientifiques du monde entier. Néanmoins, ce ne sera probablement pas la fin du voyage.

D’après l’équipe de mission, OSIRIS-REX disposerait en effet d’assez de carburant pour visiter une autre cible. Il s’agit de l’un des astéroïdes géocroiseurs les plus célèbres : Apophis.

Une ancienne menace

Apophis était autrefois considéré comme l’astéroïde qui représentait la plus grande menace pour la Terre. Suite à sa découverte en 2004, les astronomes avaient en effet évalué sa chance de frapper notre planète en 2029 à une sur 37. Sa taille (environ 340 mètres de diamètre) suscitait alors des craintes. Une collision avec la Terre aurait en effet pu libérer l’équivalent de 1 151 mégatonnes de TNT et décimer une zone de centaines de kilomètres de large. Des analyses de suivi avaient ensuite calmé les esprits, laissant tout de même entendre que l’objet pourrait encore percuter la Terre en 2068.

En mars dernier, une équipe a profité du passage de l’astéroïde près de la Terre pour ajuster les calculs de sa trajectoire. Finalement, l’objet ne frappera pas la Terre en 2068 ni au cours des cent prochaines années. Autrement dit, nous sommes tranquilles pour le moment.

Cela étant, Apophis passera toujours de près de la Terre en avril 2029 à un peu plus de 32 000 km de distance, le menant à l’intérieur des orbites de certains satellites géostationnaires. D’ailleurs, il pourrait même être visible à l’œil nu en Europe, en Asie et en Afrique. Cela nous amène à ce nouveau projet.

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Illustration d’OSIRIS-REx au départ de l’astéroïde Bennu. Crédits : NASA / Goddard / University of Arizona

Une opportunité incroyable

Par coïncidence, les contrôleurs de mission se sont en effet aperçus que s’ils demandaient à OSIRIS-REX d’effectuer trois survols de la Terre après avoir déposé ses échantillons, il pourrait atteindre Apophis au moment de son passage près de la Terre 2029. Comme quoi, la mécanique céleste nous réserve parfois quelques surprises.

Bien qu’Apophis ne représente aucune menace pour la Terre à court et moyen terme, son étude pourrait nous en dire beaucoup sur les astéroïdes de cette taille.

Ce n’est pour l’heure qu’une simple idée appuyée par des calculs. L’équipe OSIRIS-REX soumettra sa proposition à la NASA le mois prochain. Une décision est attendue d’ici avril. En cas de retour positif, le vaisseau pourrait alors passer dix-huit mois à étudier l’objet. Ces données pourraient un jour être utiles dans le cadre d’une éventuelle mission sauvetage impliquant Apophis lui-même ou un autre astéroïde.

« Nous devons vraiment comprendre à quoi nous avons affaire », souligne Jim Bell, de l’Arizona State University. « Est-ce un morceau de roche solide ? Pouvons-nous changer son orbite ? Pourrions-nous le détruire, le faire exploser en tous petits morceaux, si nous devions prendre des mesures drastiques ?« 

La mission DART, lancée le mois dernier, effectue bien une expérience assez similaire en percutant un petit astéroïde. Cependant, Apophis serait d’un autre calibre.