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Crédits : Wikimedia Commons / ESO/M. Kornmesse

Vie extraterrestre : la recherche de planètes habitables est peut-être une erreur

Dernièrement, un duo de chercheurs américain et britannique a estimé que l’humanité pourrait passer à côté de l’essentiel en s’obstinant à rechercher des planètes habitables. La question suivante se pose : la vie extraterrestre a-t-elle vraiment besoin d’une planète-mère pour survivre dans l’espace ?

Des biosignatures inhabituelles potentiellement détectables

Tous les jours, les agences spatiales découvrent des exoplanètes et si l’écrasante majorité est totalement incompatible avec la présence de vie, il en reste quelques unes pour lesquelles le doute est permis. Il s’avère que la découverte d’une ou plusieurs formes de vie extraterrestre passe principalement par ce champ de recherche qui semble interminable. Et si l’humanité faisait fausse route ? Cet avis est celui de chercheurs des universités d’Harvard (États-Unis) et d’Édimbourg (Écosse), dont l’étude a fait l’objet d’une prépublication sur la plateforme ArXiv le 22 septembre 2024.

Pour les auteurs, les humains pourraient faire erreur en associant absolument la vie extraterrestre avec la notion de planète. Pourtant, il est possible de se demander si des êtres intelligents auraient pu ou non développer des habitats autonomes qui ne nécessitent aucunement la présence d’une telle planète. Autrement dit, les chercheurs pensent que la vie extraterrestre est susceptible de survivre, voire de prospérer aisément sans planète-mère.

« Les définitions habituelles de l’habitabilité supposent que la vie nécessite la présence de puits de gravité planétaires afin de stabiliser l’eau liquide et réguler la température de surface. Or, étant donné que l’évolution de la vie ailleurs a pu suivre des voies très différentes de celle de la Terre, des habitats vivants pourraient également exister en dehors des environnements habitables traditionnels autour d’autres étoiles où ils auraient des biosignatures inhabituelles, mais potentiellement détectables », ont déclaré les scientifiques.

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Et si la recherche d’exoplanètes était une erreur ? Crédits : Darryl Fonseka / iStock

Une vie en interne et une biologie adaptative

Les biosignatures inhabituelles dont il est ici question pourraient permettre de surmonter les conditions hostiles en vigueur dans l’espace, notamment les vides de pression, les radiations et surtout les températures extrêmes. Pour les auteurs de l’étude, cela implique donc l’existence d’habitats vivants, c’est-à-dire un type d’écosystèmes capables de gérer une vie en interne en régulant les conditions de leur propre survie. Plus précisément, il s’agirait de structures sous forme de biopolymères (ou d’habitats biogéniques) qui filtrent la lumière en laissant les rayons UV à l’extérieur tout en retenant certains gaz volatils comme la vapeur d’eau. Il pourrait par exemple être question d’aérogels de silice, dont les propriétés isolantes sont exceptionnelles, capables de réguler une température intérieure vivable dans des conditions environnementales où règne un froid extrême.

Par ailleurs, l’étude précise que si de telles structures existent réellement, elles devraient se situer à une distance comprise entre une et cinq unités astronomiques du Soleil, soit entre 150 et 750 millions de kilomètres. Pour les auteurs, il serait intéressant que la communauté scientifique modifie quelque peu son approche de la recherche et de la détection de vie extraterrestre. En effet, ces recherches mettent en avant des biosignatures de type gaz ou autres matériaux qui témoigneraient de la présence de vie.

Enfin, les chercheurs ont évoqué la notion de biologie adaptative qui pourrait potentiellement aider l’humanité à poursuivre le développement de l’espèce en dehors de la Terre sans avoir besoin de s’installer sur une autre planète comme Mars. En attendant, il est important de souligner que ces recherches ont seulement fait l’objet d’une prépublication et n’ont ainsi jusqu’à aujourd’hui pas été validées par des pairs.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.