Un nouveau plastique végétal en passe de remplacer le PET plastique ?

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Le plastique a vu le jour en 1907 avec la bakélite, la première matière issue d’un polymère synthétique. Depuis 1949, ce matériau sert de base pour fabriquer de multiples objets envahissant notre quotidien. Néanmoins, a posteriori, mal nous en a pris puisque le plastique met quelques centaines d’années à se dégrader dans la nature. De plus, les océans terrestres grouillent de détritus et les forêts se transforment en décharges publiques à ciel ouvert. C’est pourquoi les recherches d’une alternative au polymère polluant se poursuivent. Et justement, des spécialistes viennent d’inventer un nouvel élément biosourcé qui pourrait bien à terme remplacer le plastique synthétique.

Le plastique artificiel a ses avantages. C’est d’ailleurs la raison de son exploitation de masse. Sa légèreté, sa solidité, sa malléabilité et sa résistance à la chaleur ont en effet permis de s’adapter dans tous les domaines. Aujourd’hui, il est temps de le remplacer au vu de la catastrophe écologique qu’il engendre. Des chimistes de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, proposent un bioplastique qui se détruirait facilement et rapidement dans l’environnement. À base de sucre végétal, il garde les propriétés attractives du PET plastique. Cette étude a été publiée dans le magazine Nature.

Le PET plastique, c’est quoi ?

Le PET (polyéthylène téréphtalate) est un plastique 100 % recyclable chimiquement que l’on consacre essentiellement à l’embouteillage de tous nos produits du quotidien. Il est inerte, c’est-à-dire qu’aucun de ses composants ne se transmet à son contenu. Une fois sa première vie écoulée, il peut être réutilisé dans l’industrie du textile ainsi que dans la conception de vaisselle et d’accessoires en tout genre. Toutefois, il reste un fléau lorsqu’il se mêle à la nature.

Le sucre végétal, la nouvelle recette du plastique bio

Il y a quelques années, les chercheurs suisses ont inventé un procédé permettant de prélever la lignine (une biomolécule hautement polymérisée) sur des déchets organiques de manière très efficace à l’aide de formaldéhyde, un gaz incolore et inflammable qui évite la décomposition de la matière soustraite.

« Nous nous contentons de “cuire” du bois ou d’autres matières végétales non comestibles, comme les déchets agricoles, dans des produits chimiques peu coûteux pour produire le précurseur du plastique en une seule étape », communique l’auteur principal de l’étude, Jeremy S. Luterbacher.

Le plastique durable inventé par ces scientifiques est créé grâce à l’imitation de l’extraction susnommée, à ceci près que le formaldéhyde est ici échangé par de l’acide glyoxylique (un acide organique incolore), afin de convertir l’hémicellulose (un biopolymère glucidique de la paroi cellulaire végétale, généralement contenue dans le bois) en matériau recyclable. Cette transformation permet aux molécules de sucre d’obtenir les mêmes caractéristiques que les polymères artificiels.

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Les scientifiques obtiennent, avec cette technique, une rentabilité de 25 % avec les rebuts agricoles récoltés et 95 % avec le glucose organique contenu dans le bois.

Ce plastique végétal conserve les avantages du PET

Ce matériau biosourcé possède une robustesse et une élasticité qui n’a rien à envier à l’actuel plastique. De plus, sa résistance à l’échauffement atteint les 100 °C. Par ailleurs, son utilisation peut s’avérer tout aussi variée. Les chercheurs ont déjà pu créer des fibres pour la confection de tissu ainsi que des films protecteurs servant à l’emballage.

Le bioplastique a bien évidemment été fabriqué dans le but d’épargner l’environnement de la pollution multifactorielle humaine, et enrayer le problème des microplastiques qui sévissent entre autres en Antarctique et ont infesté notre monde. Le PET et lui sont tous deux recyclés de la même façon. Il est seulement plus simple de l’appliquer au produit naturel du fait de sa propriété biodégradable intrinsèque, et ce, avec un apport en énergie moindre. En outre, ledit polymère végétal est moins onéreux et plus facile à réaliser que les alternatives proposées jusque là par la recherche, ce qui porte à croire qu’une production à grande échelle est sérieusement envisageable.

La France n’est pas en reste côté innovations durables, puisqu’une entreprise créée en 2014 fabrique actuellement du « plastique sans plastique », une autre solution servant la cause écologique.