Quelles pistes pour réduire l’impact carbone du Web ?

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En France, nous sommes face à un écran en moyenne 5h07 par jour, ce qui représente une consommation d’énergie considérable pour faire fonctionner les serveurs. Internet représente 2% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Comment peut-on réduire l’impact carbone du web ?

Choisir des datas center propres

Un Data Center c’est quoi ?

Les data centers (DC) sont, pour ainsi si dire, les “industries du net”. Il existe 8,4 millions de data centers (soit plus de 25 000 terrains de football environ) hébergeant 45 milliards de serveurs. Ces serveurs abritent les données des sites web que nous utilisons chaque jour.

Pour fonctionner, un serveur doit être alimenté en électricité (consommation directe), mais lors de son fonctionnement, l’appareil produit de la chaleur. Avec cette chaleur, multipliée par le nombre de serveurs dans un data center, la température d’une pièce peut atteindre 30 degrés. Puisque les serveurs ne la tolèrent pas, il faut les refroidir à l’aide de climatiseurs. À cette consommation indirecte s’ajoutent les besoins énergétiques pour la surveillance et la maintenance des lieux.

Les datas centers sont responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre produites par le web.

Les entreprises de ce secteur sont de plus en plus nombreuses à proposer des solutions innovantes pour réaliser des économies d’énergie ou dépendre d’énergies renouvelables.

Par exemple, comme l’indique Ionos sur son site, l’entreprise française utilise des sources d’énergies renouvelables pour alimenter les dispositifs d’hébergement et serveurs. Elle affirme réduire ses émissions de CO2 de 30 000 tonnes par an.

Produire de l’énergie grâce aux data centers

On sait désormais utiliser la chaleur émise par des datacenters pour produire de l’énergie. Depuis 2016, la piscine parisienne de la Butte aux Cailles est chauffée grâce à ce procédé. Cette installation doit permettre d’économiser l’équivalent de 45 tonnes de CO2 chaque année !

Pour refroidir les serveurs, les climatiseurs d’un data center tournent en continu, ils représentent 40% de la facture d’électricité finale, alors que nous pourrions économiser et recycler cette énergie.

De même, le recours à l’aircooling (30%) et au watercooling (70%), qui correspondent à des systèmes de refroidissement par l’air ou par l’eau, permettrait d’éviter l’utilisation des climatiseurs.

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Faire une recherche oui, mais de façon éco-responsable

Google possède aujourd’hui une très grosse partie des datas centers dans le monde, ce qui semble évident lorsque l’on sait que 180 millions de recherches sont faites sur son site toutes les heures. Pour fonctionner, ce géant à besoin d’une quantité d’électricité égale à celle d’une ville d’environ 240.000 habitants, et ce en continu.

Il existe des moteurs de recherches plus éco-responsables, appelés des méta-moteurs. Ils passent eux aussi les géants de l’industrie. Mais la différence est importante : ils utilisent leurs bénéfices pour de “bonnes actions”.

Certains d’entre eux vont utiliser une part majeure des bénéfices publicitaires pour replanter des arbres comme Ecosia, et d’autres, comme Lilo, reversent la moitié de leurs revenus à des associations choisies par les internautes. La plupart d’entre eux s’engagent à diminuer leur empreinte carbone.

Le mailing éco-responsable

Les mails aussi sont énergivores et polluants. Selon Planetoscope, en 2015, 204 milliards de mails ont été envoyés dans le monde (hors-spam) chaque jour.

En 2018, ce chiffre a atteint 10 milliards de mails par heure, une consommation qui équivaudrait à la production de 15 centrales nucléaires en une heure. Effrayant, n’est-ce pas ?

Quelques petits gestes peuvent participer à réduire cet impact :

  • Gérer le volume des pièces jointes (préférez les formats légers, les liens hypertextes, etc.) 
  • Supprimer les pièces jointes lors du renvoi d’un mail 
  • Envoyer des mails faciles à lire pour réduire le temps de lecture.

Il existe également des boîtes mail respectueuses de l’environnement, revendiquant un impact carbone faible – ou quasi nul – grâce à des serveurs alimentés en énergie renouvelable ou dont la chaleur est recyclée. Des alternatives à tester et à suivre !

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