Alors qu’au 1er décembre nous sommes entrés dans l’hiver météorologique, la survenue de la neige se fait de plus en plus probable – une précipitation attendue par certains, redoutée par d’autres. Mais, à ce sujet, quel est donc le record du plus gros flocon de neige jamais mesuré ?
Les dimensions du plus gros flocon jamais mesuré ont de quoi surprendre. Tombé à proximité du poste militaire Fort Keogh de l’US Army – à l’ouest du Montana – en janvier 1887, il aurait atteint les 38,1 centimètres de largeur ! Quant à son épaisseur, elle a été estimée à 20,3 centimètres. Les mesures ont été effectuées par le propriétaire d’un ranch des envions qui assistait à cette chute de neige hors normes. Jusqu’à ce jour, ce record n’a pas été battu officiellement, et figure toujours dans le Guinness World Records en tant que plus gros flocon de neige observé de l’histoire.
Une interrogation qui se pose tout naturellement est de savoir comment des particules neigeuses peuvent atteindre une telle taille. Sans même considérer les dimensions exceptionnelles évoquées précédemment, de multiples reports de flocons extrêmement larges ont eu lieu à plusieurs endroits du globe depuis le 19e siècle – tombant rapidement et prenant parfois l’apparence de « frisbee » selon les observateurs.
Composition et mécanisme de formation
À l’évidence, ces flocons géants ne sont pas constitués d’un seul et vaste cristal, et ne possèdent pas une forme symétrique, ainsi que l’explique Sandra Yuter – une scientifique qui étudie entre autres la physique des flocons de neige. Il s’agit au contraire d’un gros amas de plusieurs centaines à plusieurs milliers de cristaux dendritiques* plus petits. La structure très asymétrique étant une conséquence de la croissance des aspérités, qui deviennent de plus en plus importantes à mesure que le flocon grossit.
On pourra néanmoins regretter l’absence cruelle de photographies concernant les plus gros regroupements de cristaux rapportés. Ce déficit de preuves continue d’ailleurs de susciter des doutes sur leur existence même. Toutefois, avec l’amélioration de notre compréhension scientifique, la multiplication des observations de terrain et l’étude d’archives historiques, il est apparu que l’occurrence de flocons géants comme celui qui aurait été mesuré à Fort Keogh est bel et bien possible. Contrairement aux gouttes de pluie, il n’y a pas de limite théorique évidente à la taille qu’un flocon de neige peut atteindre.

Un vent très faible – voire nul -, une importante humidité** sur toute la couche atmosphérique ainsi que la présence d’instabilité seraient des conditions de première importance pour observer de tels hydrométéores. En effet, la plupart du temps, la turbulence tend à briser les flocons, ce qui évite à ceux-ci d’atteindre une taille trop imposante. L’humidité, quant à elle, favorise la production d’une fine pellicule d’eau à la surface des cristaux. Elle agit comme une colle et leur permet de s’agglomérer plus facilement et solidement. Des conditions venteuses et très sèches sont par conséquent associées à une neige fine et dense.
À chaque type de condition atmosphérique son type de flocon, pourrait-on rappeler. « Les flocons de neige sont de petites histoires de ce qu’ils ont traversé », indique, non sans une certaine poésie, la scientifique.
* Les dendrites conduisent à une cohésion/agrégation plus efficace entre les cristaux, par enchevêtrement des branches.
** Ce qui implique des températures proches ou au-delà du 0 °C.
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