Marambionectes molinai élasmosaure

Que sait-on de ce nouveau plésiosaure découvert ?

Un nouveau spécimen fossilisé découvert près de la base de Marambio, une station argentine située en Antarctique, a permis l’identification d’une nouvelle espèce de plésiosaure qui appartient au groupe des élasmosauridés. Cette créature au cou extrêmement long et mince fréquentait les mers de l’actuel Antarctique il y a environ 145 à 66 millions d’années.

Des créatures emblématiques

Les plésiosaures étaient un groupe de reptiles marins préhistoriques qui vivaient à l’époque des dinosaures, principalement au cours du Mésozoïque, il y a environ 250 à 66 millions d’années. Ils faisaient partie de l’ordre des Sauropterygia qui comprenait également d’autres reptiles marins tels que les ichtyosaures.

Les plésiosaures étaient bien adaptés à la vie aquatique et se caractérisaient par un corps fuselé, des membres en forme de pagaie et un cou extraordinairement long. Ce dernier, constitué d’un grand nombre de vertèbres cervicales, pouvait en effet atteindre une longueur disproportionnée par rapport au reste de leur corps. Cette caractéristique unique leur permettait de chasser efficacement leurs proies dans les eaux marines.

Ces reptiles préhistoriques se nourrissaient principalement de poissons, de mollusques et d’autres animaux marins qu’ils attrapaient à l’aide de leurs mâchoires garnies de dents coniques pointues. Leur mode de vie était probablement similaire à celui des prédateurs modernes tels que les dauphins qui utilisent leur agilité et leur vitesse pour capturer leurs proies.

Les plésiosaures étaient répartis dans les océans du monde entier et ils ont laissé derrière eux une grande diversité de formes et de tailles. Certains étaient relativement petits, mesurant seulement quelques mètres de long, tandis que d’autres étaient énormes, atteignant des longueurs de plus de dix mètres.

Un nouveau spécimen important

Des paléontologues ont récemment identifié l’un de ces animaux qui représente une nouvelle espèce. Ce plésiosaure, nommé Marambionectes molinai, aurait évolué il y a environ 67 millions d’années.  Les restes de son squelette ont été récupérés dans les niveaux supérieurs de la Formation López de Bertodano, dans l’archipel James Ross de la péninsule Antarctique en février 2018. Les fossiles comprennent des parties du tronc, de la queue, des membres, du cou, du crâne, ainsi que des gastrolithes, des pierres gastriques utilisées pour la digestion mécanique des aliments.

L’état de conservation exceptionnel du plésiosaure découvert par les paléontologues constitue une véritable aubaine pour la recherche paléontologique. En effet, la préservation des restes fossilisés, notamment du matériel crânien, offre une opportunité rare d’étudier de manière approfondie les caractéristiques anatomiques de cette nouvelle espèce d’élasmosauridés.

plésiosaure
Source: DR
Le matériel de Marambionectes molinai. Crédits : O’Gorman et coll.

En mettant en lumière des caractéristiques uniques de cette nouvelle espèce, les paléontologues ont notamment pu déterminer qu’elle représentait une forme de transition entre deux groupes de plésiosaures qui peuplaient l’hémisphère sud à cette époque. Cela suggère ainsi qu’elle pourrait jouer un rôle clé dans la compréhension de l’évolution des élasmosauridés et de leur dispersion géographique dans l’hémisphère sud. Cette découverte ouvre donc de nouvelles perspectives de recherche et souligne l’importance de la paléontologie pour éclairer l’histoire de la vie sur Terre.

La confirmation de l’existence d’une nouvelle espèce est aussi une avancée significative dans notre compréhension de la diversité des plésiosaures de l’époque du Crétacé. Chaque nouvelle espèce identifiée apporte en effet des informations précieuses sur l’évolution et l’adaptation de ces reptiles marins, ainsi que sur les écosystèmes océaniques de cette période.

Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Systematic Paleontology.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.