Pourquoi l’avenir des éoliennes offshores est t-il de plus en plus préoccupant ?

Selon une récente étude chinoise, certains parcs éoliens offshore en projet ou déjà en place sont peut-être déjà obsolètes. Les chercheurs ont expliqué qu’à l’avenir, ces installations pourraient ne pas supporter l’augmentation de l’intensité des vents. Et pour cause, la vitesse des vents a augmenté dans près de 63% des régions côtières à l’échelle mondiale.

Une situation difficile qui pourrait se dégrader davantage

Rappelons tout d’abord que les parcs éoliens offshore présentent de réels avantages. Ceux-ci ils exploitent des vents plus forts et plus constants qu’à terre, ce qui augmente leur rendement énergétique. De plus, ils n’ont aucune contrainte d’espace et ne sont pas susceptibles de déranger le voisinage, comme c’est assez souvent le cas des éoliennes terrestres. Cependant, ces installations maritimes pourraient rencontrer de sérieux problèmes dans un avenir très proche, comme le révèle une étude publiée dans la revue Nature Communications le 4 novembre 2025.

Pilotés par l’Eastern Institute of Technology à Ningbo (Chine), ces travaux démontrent que certains parcs éoliens offshore sont désormais exposés à des vents dont la vitesse dépasse celle que les turbines sont capables de supporter. Selon les auteurs de l’étude, la vitesse maximale des vents a augmenté dans près de 63% des régions côtières à l’échelle globale, entre 1940 et 2023.

De plus, la situation pourrait davantage se dégrader et ce, assez rapidement. Les chercheurs rappellent que l’intensification des vents est une des conséquences du réchauffement climatique. Or, ceci implique également une hausse de la vitesse maximale des cyclones tropicaux, ainsi qu’un déplacement des cyclones extratropicaux vers les pôles des deux hémisphères.

éoliennes offshore
Crédit : Kruwt / iStock
La planification des futurs projets sera de plus en plus un véritable casse-tête pour les ingénieurs.

Une augmentation généralisée des vitesses de vent extrêmes

D’ici 2030, la capacité totale des éoliennes offshore du monde devraient atteindre 494 GW, contre seulement 63 GW en 2022. Très importantes dans le cadre de l’actuelle transition énergétique, ces dernières se classent de I à IV selon leur tolérance à la vitesse des vents. Les scientifiques ont indiqué qu’en Asie et en Europe, plus de 40% des parcs éoliens offshore – déjà en marche ou en cours de planification – se situent dans des zones où les vents dépassent les 135 km/h, soit la vitesse maximale que supportent les turbines de classe III.

« Cette étude met en évidence une augmentation généralisée des vitesses de vent extrêmes dans les océans du globe, avec des conséquences directes sur la conception, l’implantation et la planification de la résilience des parcs éoliens offshore. », peut-on lire dans la publication.

L’inquiétude ne concerne pas seulement la menace pesant sur les installations déjà en fonctionnement. En effet, la planification des futurs projets sera de plus en plus un véritable casse-tête pour les ingénieurs. Généralement, cette planification implique l’étude minutieuse d’un environnement mais à l’avenir, les chargés de projet devront absolument impulser des améliorations sérieuses en termes de modélisation des risques (surtout face aux cyclones), de normes de conception et de robustesse des turbines. L’objectif sera d’assurer la pérennité des installations sur le long terme et d’éviter que ces dernières deviennent obsolètes. Rappelons également que les éoliennes offshores sont beaucoup plus couteuses que les éoliennes terrestres, dans la mesure où celles-ci nécessitent des travaux gigantesques pour assurer leur ancrage dans les fonds marins.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.