La Corée du Sud prévoit de construire le plus grand parc offshore éolien au monde. D’une puissance de 8,2 gigawatts, cet immense projet permettra au pays de multiplier par dix sa production d’énergie éolienne d’ici 2030.
À Dogger Bank, au Royaume-Uni, le groupe énergétique SSE et son partenaire norvégien Equinor s’apprêtent à démarrer la construction de ce qui sera le plus grand parc éolien offshore au monde. Ce parc éolien sera développé en trois étapes : Dogger Bank A, Dogger Bank B et Dogger Bank C, chacune de ces phases proposant une capacité de production installée allant jusqu’à 1,2 gigawatt (GW).
Ce parc, aussi monstrueux soit-il, ne gardera en revanche pas son titre de « plus grand parc offshore » pendant très longtemps. La Corée du Sud a en effet dévoilé ce vendredi un plan de 48 500 milliards de wons (36 milliards d’euros) pour construire une installation encore plus puissante d’ici à 2030.
Une capacité de 8,2 gigawatts
Ce projet est l’un des volets majeurs du Green New Deal du président Moon Jae-in, lancé l’année dernière pour tenter de rendre la péninsule neutre en émissions de carbone d’ici 2050. L’installation proposera une capacité maximale de 8,2 gigawatts (GW), soit l’énergie produite pas six centrales nucléaires. Elle doit voir le jour au large de Sinan, une ville côtière au sud-ouest du pays.
De nombreuses entreprises de services publics et d’ingénierie fourniront environ 98 % du financement du projet, tandis que le reste sera pris en charge par le gouvernement. La construction de ce parc éolien offshore devrait créer jusqu’à 5 600 emplois.
Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ne sera pas une mince affaire pour la Corée du Sud. Rappelons en effet que le pays est le quatrième importateur mondial de charbon et le troisième investisseur dans des projets de charbon à l’étranger. Dans sa stratégie 2050, le gouvernement soutient qu’il prévoit d’éliminer progressivement toutes ses centrales ou de les convertir pour fonctionner au gaz naturel liquéfié (GNL).
Pour rappel, le GNL est un combustible fossile essentiellement composé de méthane. Une fois extrait, le gaz naturel est refroidi (environ -160 degrés) afin de le transformer en un liquide transparent, inodore et non toxique. Il peut ensuite être regazéifié dans des terminaux dédiés.
Cette solution apparaît comme une source d’énergie plus « propre » que le charbon. Toutefois, son impact environnemental est sujet à de vives controverses. Si les centrales à gaz émettent en effet moins de CO2 que les centrales à charbon, le gaz reste une énergie fossile dont l’exploitation contribue au réchauffement climatique.