poisson zèbre
Crédits : Oregon State University / iStock

Les poissons de la station spatiale Tiangong se sont adaptés à la microgravité

Plusieurs semaines après leur arrivée à bord de la station spatiale chinoise Tiangong, les quatre poissons-zèbres se portent bien. Ils se sont finalement adaptés à l’environnement de microgravité après de premiers jours assez difficiles.

Étudier l’évolution d’un écosystème constitué de poissons

Shenzhou 18 est la treizième mission spatiale habitée chinoise et la septième à destination de la Station spatiale chinoise. Or, dans le cadre de cette mission, quatre poissons-zèbres ont fait le voyage le 25 avril 2024, accompagnés d’un lot de cornifles immergés, des plantes aquatiques dépourvues de racines. L’objectif ? Créer un écosystème autonome et étudier son évolution sous l’effet de la microgravité, mais également des rayonnements.

Dès leur arrivée à bord de la station, les poissons ont été désorientés comme l’explique un article de la CGTN du 19 mai 2024. Selon les taïkonautes, les vertébrés ont nagé de curieuses façons : en cercle, en arrière ou encore sur le dos. Cette attitude laissait penser que les poissons n’arrivaient pas à se repérer dans leur espace. Finalement, tout est rentré dans l’ordre puisqu’ils ont à présent retrouvé un rythme normal et semblent bien se porter.

Comme l’explique Universe Today, l’Administration spatiale nationale chinoise (CNSA) n’a pas sélectionné cette espèce de poissons par hasard. Il faut dire que leur cycle reproductif et leur phase de développement sont plutôt courts. Surtout, leurs œufs sont transparents, si bien qu’il est plus facile d’étudier leur croissance. Leur patrimoine génétique présente également de nombreux points communs avec celui des humains. Autrement dit, certaines conclusions de ces recherches pourraient également valoir pour les humains.

station spatiale Tiangong Chine
Source: DR
La station spatiale chinoise Tiangong. Crédits : CMSE

La microgravité et les radiations

Soulignons le fait que la mission ne prévoit pas un retour des poissons sur Terre. En effet, l’objectif est bel et bien de les garder en vie à bord de la station et de construire autour d’eux un écosystème. Les taïkonautes ont pour mission de nourrir les animaux, de les surveiller à l’aide de caméras et de prélever de l’eau à intervalles réguliers. À la fin de l’expérience, la science devrait en savoir davantage à propos des effets de la microgravité sur les vertébrés, mais également sur les conséquences des radiations.

Toutefois, il faut savoir que d’autres poissons ont déjà été envoyés en orbite pour des travaux assez  similaires. Ce fut le cas en 2012 avec l’agence spatiale japonaise (JAXA). Dans le cadre de leur étude, les chercheurs avaient utilisé des poissons-zèbres et des médakas, des poissons qui vivent dans les rizières. Les responsables du projet avaient alors constaté une baisse de la densité osseuse des animaux seulement une dizaine de jours après leur arrivée; un phénomène évidemment déjà constaté chez les humains.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.