Le « plus grand iceberg du monde » n’est plus

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Image satellite de l'iceberg au 5 juillet 2020. Crédits : Copernicus Sentinel data / ESA.

Des morceaux de l’ancien « plus grand iceberg du monde » continuent de se fracturer en plus petits morceaux au large de la Géorgie du Sud, une île isolée du sud de l’océan Atlantique. Deux robots seront bientôt sur place pour analyser l’eau autour des restes de la structure.

Il ya trois ans, des chercheurs confirmaient le vêlage d’un gigantesque iceberg de 6000 kilomètres carrés à l’est de l’Antarctique, depuis la plate-forme de glace Larsen C. Au gré des courants, la structure baptisée A68-A semblait alors se diriger vers l’île britannique de Géorgie du Sud, menaçant de s’ancrer sur le plateau continental entourant l’île. Si tel avait été le cas, l’iceberg aurait potentiellement coupé les voies maritimes permettant aux phoques et aux manchots de se nourrir normalement.

Fracturé en une douzaine de morceaux

Finalement, la structure a changé de cap, dérivant finalement autour de l’île où il a commencé à se briser début décembre, libérant un premier morceau de glace d’environ 180 kilomètres carrés, puis un second, puis un troisième… Aujourd’hui, il y en a une douzaine, dont onze sont assez gros pour porter chacun leur propre nom. Ils ont ainsi été nommés de A-68b à A-68M. L’iceberg A68-A n’existe quant à lui plus.

Obtenue le 12 février dernier grâce au spectroradiomètre imageur à résolution modérée (MODIS) du satellite Terra de la NASA, l’image ci-dessous nous dépeint huit de ces onze fragments nouvellement nommés, tourbillonnant autour de l’île de Géorgie du Sud.  Quant aux trois autres, ils dérivent près de l’A-68G et de l’A-68M.

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Crédits : NASA Earth Observatory

Si la menace pour la faune locale semble a priori écartée pour le moment,  les chercheurs du British Antarctic Survey (BAS) qui suivent l’iceberg depuis plusieurs mois sont impatients d’étudier l’impact potentiel de cette fracture sur l’eau de mer autour de l’île. Il est notamment prévu que deux robots de la taille d’un réfrigérateur soient bientôt envoyés sur place pour étudier la température, la salinité et la clarté de l’eau autour des restes d’A-68.

Rappelons également que si de nos jours seules quelques personnes y vivent durant les mois d’été,  la Géorgie du Sud était autrefois considérée comme le centre de chasse à la baleine industrielle. On estime que plus de 42 000 rorquals bleus ont été tués autour de cette île entre 1904 et 1960.  Depuis, la chasse à la baleine a été interdite et les populations de ces grands mammifères ont commencé à augmenter à nouveau. Dans le cadre d’une récente expédition, des biologistes ont en effet repéré plusieurs dizaines de ces animaux.