Une ancienne baleine semi-aquatique nommée d’après le dieu égyptien de la mort

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Crédits : Robert W. Boessenecker

Une équipe de paléontologues décrit la découverte d’une nouvelle espèce de baleine semi-aquatique ayant évolué il y a environ 43 millions d’années. Elle vient d’être nommée Phiomicetus anubis, d’après le dieu égyptien de la mort.

Une baleine « de transition »

Si les baleines d’aujourd’hui évoluent dans l’eau, leurs ancêtres ont évolué sur terre. Pakicetus attocki, la plus ancienne baleine connue, de la taille d’un loup, aurait vécu il y a environ cinquante millions d’années dans ce qui est aujourd’hui le Pakistan. En une dizaine de millions d’années, les différentes espèces qui se sont succédé sont alors passées de mammifères terrestres herbivores à cétacés entièrement aquatiques. Au milieu, les protocétidés sont des baleines qui représentent une étape semi-aquatique dans cette transformation évolutive.

Dans le cadre d’une nouvelle étude publiée dans les Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, une équipe dirigée par Abdullah Gohar, de l’Université Mansoura (Égypte), rapporte la découverte d’une nouvelle espèce de protocétidé.

Les restes de cette baleine (des morceaux de son crâne, de ses mâchoires, de ses dents, de ses vertèbres et de ses côtes) ont été découverts en 2008 lors d’une expédition dans l’oasis du Fayoum, en Égypte, connue pour ses nombreux fossiles de la vie marine de l’époque éocène (il y a 56 millions à 33,9 millions d’années).

Les analyses menées au cours de ces dernières années ont permis de confirmer qu’il s’agit bien d’une nouvelle espèce. Nommée Phiomicetus anubis, elle évoluait il y a environ 43 millions d’années. Mesurant environ trois mètres de long et pesant environ 600 kilos sur la balance, elle évoluait donc à la fois sur terre et dans l’eau, où elle chassait probablement l’essentiel de ses proies.

Une prédatrice active et efficace

Les restes de P. anubis suggèrent en effet que ces animaux développaient de longues troisièmes incisives à côté de leurs canines. Cette configuration aurait permis de faciliter la capture des proies plus rapides et plus insaisissables, comme les poissons, qui étaient ensuite transférées sur les côtés de la gueule pour être mâchées, puis avalées. De gros muscles développés sur son crâne lui auraient également conféré une puissante force de morsure, lui permettant de capturer de plus grosses proies.

« C’était une prédatrice active et efficace« , résume ainsi Abdullah Gohar à LiveScience. « Je pense que c’était le « dieu de la mort » (référence à Anubis, NDLR) pour la plupart des animaux qui vivaient à ses côtés« .

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Les paléontologues égyptiens autour des fossiles de la nouvelle baleine, Phiomicetus anubis. Crédits : Abdullah Gohar

Enfin, les chercheurs soulignent que Phiomicetus anubis évoluait à la même époque et au même endroit que Rayanistes afer, une baleine aquatique primitive précédemment découverte dans la région. En revanche, les deux espèces occupaient probablement des niches différentes.