Les murs construits avec des pneus usagés ont une intégrité structurelle suffisante

pneus usagés
Crédits : Public Domain Pictures

Il y a quelques mois, une étude a évalué l’intégrité structurelle des murs fabriqués à partir de pneus usagés contenant de la terre ou d’autres matériaux. Or, les résultats de l’étude pourraient favoriser une démocratisation de cette méthode qui n’est pourtant pas vraiment une nouveauté. De plus, ces recherches sont uniques dans l’histoire du bâtiment.

Des murs extrêmement solides et sûrs à base de pneus

Les alternatives au béton ne sont pas légion et pourtant, il est malheureusement tout sauf écologique. Seconde ressource la plus utilisée après l’eau, le béton consomme énormément de ressources : sable, graviers, eau et ciment. De plus, sa fabrication consomme des quantités astronomiques d’électricité et de fioul à raison de quatre milliards de tonnes par an. De plus, la question du sable marin, le seul compatible, est très préoccupante en raison des effets désastreux sur l’environnement et plus particulièrement sur la biodiversité.

L’utilisation des pneus usagés en guise de matériau de construction fait partie des possibilités étudiées pour remplacer le béton. Si le concept n’est pas réellement nouveau, il n’existait jusqu’à aujourd’hui aucune donnée scientifique prouvant sa fiabilité. C’est désormais le cas avec l’étude menée par l’Université d’Australie-Méridionale et publiée dans la revue Engineering Structures en mai 2022.

Les chercheurs ont à cette occasion vérifié l’intégrité structurelle de ce type murs et les résultats sont encourageants. Remplis de terre, de sable, de gravats ou de briques cassées, les pneus en fin de vie permettent ainsi de bâtir des murs de soutènement ou des bâtiments entier extrêmement solides et sûrs.

murs en pneu
Crédits : capture YouTube / OGB

Des preuves scientifiques très attendues

Dans leur étude, les chercheurs expliquent que rien qu’en Australie, les déchets de pneus usés se comptent à environ 55 millions d’unités chaque année, soit l’équivalent de 450 000 tonnes de déchets. A l’instar des déchets plastiques, ces pneus prennent un temps considérable pour se décomposer. Or, s’il existe des initiatives visant à les recycler ou les transformer en isolant ou composant de routes bitumées, aucune ne permet vraiment de régler le problème. En revanche, intégrer ces pneus dans des constructions BTP pourrait avoir un impact positif très important.

En publiant des preuves montrant que les murs en pneus ont une solidité structurelle suffisante, les chercheurs australiens espèrent pousser vers une démocratisation du concept qui reste assez marginal pour l’instant. Pour les scientifiques, la prochaine étape logique est la recherche de partenaires industriels afin de développer une gamme d’applications réelles pour les murs de pneus.