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L'hélicoptère Ingenuity photographié par le rover Perseverance le 16 avril 2023. Crédits : NASA/JPL-Caltech/ASU/MSSS

Comment se déroulera la mission chinoise de retour d’échantillons martiens

Nous savons que la NASA collabore avec l’agence spatiale européenne (ESA) dans le cadre d’une mission incroyablement complexe de retour d’échantillons martiens au début des années 2030. Cependant, les deux agences ne sont pas les seules intéressées par cet objectif encore jamais tenté. La Chine est également sur le coup. Que sait-on de ce projet ?

Deux missions pour obtenir des échantillons martiens

Remaniée plusieurs fois, l’architecture de la mission américaine se dessine. En collaboration avec l’ESA, la NASA compte envoyer un seul atterrisseur sur place, et non deux comme initialement prévu. Concrètement, ce dernier se chargera de déposer et de soutenir une petite fusée chargée de renvoyer les échantillons collectés en orbite martienne. Nous savons également que les échantillons seront remis par le rover Perseverance dans le ventre de cette petite fusée.

Cependant, en cas de défaillance de ce dernier, le couple NASA/ESA embarquera également deux petits giravions similaires à Ingenuity (sur la planète rouge depuis plus de deux ans). Ces derniers seront chargés de remettre ces échantillons eux-mêmes en cas de besoin.

La petite fusée placera ensuite les échantillons dans une capsule dédiée située dans le ventre d’un orbiteur envoyé au préalable par l’ESA, puis cette capsule reviendra sur Terre. Pour l’heure, il est prévu que ces échantillons soient rapportés non plus en 2031 comme initialement prévu, mais en 2033.

Cela étant dit, le projet chinois se dévoile également un peu plus. Il y a quelques jours, des chercheurs ont en effet partagé de nouveaux détails de cette mission dans le cadre de la Conférence internationale des sciences de l’espace lointain à Hefei, dans la province d’Anhui. La mission utilisera une paire de fusées Longue Marche 5 pour envoyer deux ensembles de vaisseaux spatiaux distincts vers la planète rouge au début des années 2030 dans le but de collecter et de renvoyer 500 g d’échantillons.

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Source: DR
La foreuse de Perseverance. Crédits : NASA/JPL

Le déroulé de la mission

Les deux lancements transporteront respectivement un atterrisseur et un véhicule d’ascension, ainsi qu’un orbiteur et un module de retour. L’entrée, la descente et l’atterrissage s’appuieront sur la technologie utilisée pour l’atterrissage du rover Zhurong dans le cadre de la mission chinoise Tianwen-1 sur Mars.

L’échantillonnage, comme pour la mission chinoise de retour d’échantillons lunaires Chang’e-5 en 2020, utilisera un bras robotique installé sur l’atterrisseur. Le bras sera équipé d’une foreuse pour collecter des matériaux jusqu’à deux mètres sous la surface. Initialement, il était prévu de forer directement sur le site d’atterrissage. Cependant, il n’est pas exclu que la Chine utilise un robot rampant à six pattes ou un hélicoptère de type Ingenuity pour collecter des échantillons de surface à quelques mètres de l’atterrisseur.

Les échantillons collectés seront ensuite envoyés en orbite martienne avec le véhicule d’ascension. Ce dernier sera composé d’un premier étage solide et d’un étage supérieur à propergol liquide d’une masse totale d’au moins 360 kg. Le véhicule s’arrimera ensuite à l’orbiteur grâce à un bras robotisé. Les matériaux collectés seront finalement transférés vers le module de retour pour revenir sur Terre.

Le calendrier chinois est encore un peu flou, mais il est tout à fait possible que ce projet collecte et rapporte ses échantillons avant la NASA et l’ESA. Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, l’objectif sera d’analyser ces échantillons avec une technologie de pointe en laboratoire dans le but d’isoler de possibles traces de vie extraterrestre microbienne. Chacune de ces missions respectera également les normes les plus élevées des protocoles de protection planétaire pour éviter tout risque de contamination.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.