Les dessous de la carte de la pandémie de Covid-19 la plus populaire au monde

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Crédits : Johns Hopkins University (JHU)

Depuis plus d’un mois, une carte des cas de Covid-19 élaborée par une université étasunienne est mise à jour en temps réel. Cette carte est devenue très populaire, au point de totaliser aujourd’hui plus d’un milliard de visites par jour. La chercheuse à l’origine de ce projet explique l’important travail derrière cette carte.

Un important succès

Il y a un mois, nous évoquions une carte montrant la propagation mondiale du coronavirus en temps réel. Celle-ci est un projet du Center for Systems Science and Engineering (CSSE) de l’Université Johns-Hopkins à Baltimore. Il est possible d’y observer selon les pays, le nombre de personnes infectées, le nombre total de décès mais aussi les cas de rémission. Toutefois, la carte comporte d’autres fonctionnalités intéressantes comme la visualisation des cas actifs.

À l’origine nous retrouvons la co-directrice du CSSE, Lauren Gardner interrogée par le magazine Science le 6 avril 2020. Selon elle, le mérite de cette carte revient également à Ensheng Dong, un étudiant diplômé chinois travaillant sous ses ordres. Dans un premier temps, l’étudiant s’est intéressé personnellement au Covid-19. Ensuite, ils ont construit la carte en équipe.

La carte, qui est en réalité un tableau de bord a fait l’objet d’une première publication sur Twitter le 22 janvier 2020. Très vite, le projet a gagné en popularité et comptabilise désormais un milliard de visites par jour ! Pour Lauren Gardner, le fait que cette carte ait été élaborée très tôt est la raison principale de son important succès.

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Crédits : Johns Hopkins University (JHU)

Un travail énorme

Pour développer cette carte, les chercheurs s’appuient au jour le jour sur les données communiquées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ou encore par les CDC chinois. Au fur et à mesure de la collecte des rapports, la carte se met donc à jour de manière totalement autonome. De plus, il existe un système de détection des anomalies en cas de divergences entre les rapports. En revanche, il faut savoir que le système était manuel au début du projet. Si tout est aujourd’hui automatisé, le facteur humain reste très important. Par exemple, les meneurs du projet reçoivent des milliers d’e-mail chaque jour, rapportant des cas encore non comptabilisés.

L’équipe de Lauren Gardner dit avoir laissé tomber les autres projets en cours depuis le mois de janvier. Celle-ci se mobilise entièrement sur ce tableau de bord et dit vouloir suivre la pandémie pendant une année. L’équipe comptabilise six membres dont un étudiant en doctorat vivant au Royaume-Uni, ce qui permet une veille quasi-permanente.